Calais : le tribunal administratif rejette les principales demandes des associations sur l'accès à l'eau

Des associations demandaient au juge des référés d’ordonner au préfet du Pas-de-Calais d’étendre les mesures d'aide aux migrants. Le magistrat n'a accédé que très partiellement à leur requête.

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Le tribunal administratif de Lille a rejeté, mardi, les principales requêtes des associations d'aide aux migrants à Calais qui réclamaient un meilleur accès aux points d'eau, enjoignant cependant la préfecture à installer des latrines dans un des secteurs où ils sont regroupés.

Le juge des référés a estimé que l'absence de latrines à proximité du campement du "bois Chico Mendes" révélait une carence de nature à porter une atteinte grave et manifestement illégale à la dignité des personnes présentes à cet endroit.

Il a donc été ordonné de mettre en place un nouveau point d’accès aux latrines pour "les occupants des campements du secteur Est", où vivent
50 personnes réparties dans 23 tentes. Cette installation devra connaître un début de réalisation dans le délai de dix jours, dans un lieu déterminé en lien avec les associations.
 
En ce qui concerne le ramassage des ordures, les accès aux points d’eau et aux douches, le juge a considéré que : "Entre le dispositif déjà existant et les améliorations que le préfet du Pas-de-Calais s’est engagé à mettre en place, rien ne permet de caractériser une atteinte manifeste à une liberté fondamentale".

 

Entre 400 et 800 exilés


Des décisions prise suite à une requête déposée par dix associations actives à Calais, dont Le Secours catholique, Salam ou l'Auberge des migrants. Principal motif de leur requête : le mauvais accès aux points d'eau des exilés, estimés selon elles à entre 400 et 800, et le manque de sanitaires.

"Il y a un problème d'accès à l'eau pour les migrants, c'est constaté depuis des mois", avait estimé Me Julie Gommeaux, avocate des associations, malgré une ordonnance de juin 2017 qui avait déjà conduit l'Etat à mettre en place de mesures pour venir en aide aux migrants, comme la création de points d'eau et de sanitaires. Le Conseil d'État avait validé ces mesures, contestées par le gouvernement, un mois plus tard.

La préfecture avait répliqué : "la distance maximale entre les lieux de vie, qui sont trois à Calais, et les points d'eau est de 500 m, soit 10 minutes de marche à pied. Nous ne considérons pas que, même quand on est un exilé à Calais, marcher dix minutes pour avoir accès à des services fondamentaux (eau, distribution des repas, accès au soin..) soit excessif".

 
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