Quelque 260 migrants de Calais ont été "mis à l'abri" dans des centres d'hébergement du département, où ils pourront se confiner pendant la crise sanitaire, depuis le début de l'opération voici une semaine, a affirmé ce vendredi la préfecture du Pas-de-Calais.
Vendredi matin, "une sixième opération de mise à l'abri des migrants a été organisée : elle a concerné 23 migrants", a indiqué la préfecture. "Il sont montés dans les bus sans difficultés, après un contrôle sanitaire de premier niveau", a-t-elle précisé.
Cette opération "porte à 263 le nombre de migrants qui ont été mis à l'abri" depuis le début de l'opération le 3 avril, notamment dans un centre de vacances de Merlimont, dans un hôtel à Fouquières-les-Béthune et dans un centre sportif de Liévin, dans le Pas-de-Calais. D'autres départs doivent être organisés la semaine prochaine.
Dans une lettre ouverte, huit associations, dont l'Auberge des Migrants et le Secours catholique, ont alerté mardi le préfet du Pas-de-Calais "sur la situation matérielle désastreuse des personnes exilées qui survivent à Calais", pointant notamment les repas distribués par l'État et la quantité d'eau mise à disposition des réfugiés qu'ils jugent insuffisants.
Le préfet du Pas-de-Calais, Fabien Sudry, leur a répondu dans une lettre, transmise vendredi à la presse, pointant leurs "différentes omissions et présentations systématiquement négatives" qui "interrogent sur l'objectif réel de cette lettre ouverte qui apparaît incomplète et orientée, face à une réalité complexe".
"La lutte contre la propagation du virus est non seulement une priorité, mais elle est l'affaire de tous et de chacun, en responsabilité et en solidarité, dans le respect de l'Etat de droit combiné aux exigences de l'état d'urgence sanitaire", écrit-il.
La distribution des repas prise en charge par l'Etat couvre "l'essentiel des besoins de la population migrante", s'est défendue la préfecture. "Les repas répondent aux besoins nutritionnels et jamais leur qualité n'avait été remise en cause. L'accès à l'eau est maintenu et a même été renforcé", a-t-elle ajouté.
Les associations exprimaient aussi leur "incompréhension totale" face "aux opérations d'expulsions quotidiennes qui sont en incohérence avec le contexte sanitaire actuel". "Nous vous prions d'arrêter d'octroyer le concours de la force publique aux fins d'expulsions sur tous les lieux de vie de Calais", demandaient-elles.
Des opérations continuent d'être réalisées sous l'autorité du procureur de Boulogne-sur-Mer ayant pour but "d'éviter la constitution de campements insalubres qui deviendraient en peu de temps des bidonvilles", a expliqué la préfecture, assurant que chaque opération était "accompagnée de propositions de mise à l'abri".
Entre 650 migrants, selon la préfecture, et un millier, selon les associations, vivent actuellement à Calais dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre, en majorité des personnes originaires du Soudan, d'Erythrée, d'Afghanistan et d'Iran.