L'épopée judiciaire, politique et médiatique sur la situation des migrants de Calais a provoqué de nombreuses réactions. En voici un tour d'horizon.
A propos de l'installation de points d'eau et sanitaires (Conseil d'Etat)
- La presse
Editorial d'Isabelle de Gaulmyn pour La Croix : "rester homme, tout simplement"
"Traitements inhumains et dégradants" (...) Les termes du Conseil d'État utilisés pour qualifier l'État français lui-même, et lui enjoindre d'installer rapidement points d'eau et douches pour les migrants à Calais (...) L'État a ses raisons. Mais, rappelle le juge administratif, rien ne justifie de passer outre le respect de la dignité des migrants. Il ne peut attendre en violant le droit fondamental de pouvoir satisfaire ses besoins les plus élémentaires. Pour rester homme, tout simplement. Là aussi, l'État a une responsabilité, il ne peut effacer Calais."
Editorial de Michel Klekowicki pour le Républicain Lorrain : le paradoxe de l'accueil
"Faut-il blâmer les habitants de Calais et leur maire de tout mettre en oeuvre pour éviter une nouvelle jungle ? Non, personne ne le peut. Faut-il tirer l'oreille de la puissance publique, comme l'a fait hier le Conseil d'Etat, en épinglant les conditions d'hébergement ? Oui, sans doute (...) Ainsi va le paradoxe de l'accueil des migrants: à trop en faire, les critiques pleuvent ; à n'en pas faire assez, la haine monte. Face au dilemme, le seul choix possible est celui de parier sur l'humanité."
Editorial d'Herbé Favre pour La Voix du Nord : l'immobilisme anglais
"À peine installé place Beauvau, Gérard Collomb n'a pas tardé à être rattrapé par la situation à Calais et Grande-Synthe (...) Le Conseil d'État enjoint le ministre de l'Intérieur de mettre un peu d'humanité dans une gestion de situation où la seule fermeté prévalait jusqu'à présent (...) Une nouvelle fois, dans ce dossier ouvert depuis près de vingt ans, un gouvernement est obligé d'agir sous la pression des associations humanitaires tandis que sur l'autre rive de la Manche, les Premiers ministres passent et s'en lavent les mains."
- Les associations
L'association a complété les paroles de son président dans un communiqué.
"Bien que cette décision soit un soulagement pour les associations requérantes, il ne s’agit là que d’une petite avancée. Permettre aux personnes de se laver, c’est uniquement leur apporter un semblant de dignité. Nous attendons encore des solutions structurelles à ce qui est une crise de la frontière avant d’être une crise des réfugiés."
- Les pouvoirs publics
A propos de l'implantation de nouveaux centres d'accueil (ministère de l'Intérieur)
- Les associations
Le président départemental du Secours Catholique, Didier Degrémont a déclaré :
"Il s'agit d'un premier pas important. Mais il ne faut pas se contenter de créer ces centres et d'y bloquer 300 personnes, sans qu'elles en voient l'issue. Il faut qu'il y ait une gestion efficace de ce dispositif et qu'une fois accueillis et mis en sécurité, ils puissent être réorientés vers d'autres CAO, où il doit y avoir le nombre de places nécessaires pour les reloger en vue de leur demande d'asile. Ce qui laisserait en permanence un volant de places disponibles"
Le président de l'Auberge des Migrants s'est montré plus réservé : "Ici, à Calais, ce ne sont que des réfugiés qui ont envie de rejoindre leur famille en Angleterre. Le fait d'ouvrir des centres à 100 km d'ici, et de les y envoyer, ça leur fera de la marche pour revenir ici... La réponse à la problématique de Calais n'est pas l'ouverture de centres d'accueil"
- Les pouvoirs publics
Michel Lalande, préfet du Nord, et le maire de Bailleul Marc Deneuche, se sont exprimés ce matin à 11heures.