Migrants à Calais : jugé en appel pour avoir aidé les "bouches cousues" à rejoindre l'Angleterre

Laurent Caffier aide les migrants de Calais depuis de nombreuses années. Ce jeudi après-midi, il sera jugé en appel pour avoir aidé des réfugiés iraniens à passer en Angleterre. Ces derniers s'étaient cousu la bouche dans la "Jungle" de Calais. 

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Il avait été condamné, mais sans peine. Car c'est bien du symbole dont il s'agit. En 2016, Laurent Caffier aide des réfugiés Iraniens à passer en Angleterre. Ils les connaît depuis un certain temps; ce sont eux qui se sont cousu la bouche quelques jours plus tôt pour protester contre leurs conditions de vie dans la "Jungle". 

«Délit de solidarité» : entretien avec Laurent Caffier, «le zorro de la jungle»

Ce Nordiste surnommé le "Zorro de la Jungle" est jugé en appel ce jeudi pour avoir aidé des Iraniens à passer en Angleterre. "Délit de solidarité" ? Il explique pourquoi, malgré les poursuites judiciaires, il "n'arrêtera pas d'aider".

Publié par France 3 Nord Pas-de-Calais sur jeudi 15 mars 2018


"Je les ai aidés à partir en Angleterre parce que je ne pouvais pas les remettre sur la « Jungle », parce que les passeurs voulaient les tuer", explique Laurent Caffier. "Je ne pouvais pas les emmener dans un commissariat parce qu’ils étaient en situation irrégulière. On les aurait renvoyés en Iran où ils auraient été exécutés parce qu’ils ont fui le pays. Donc il ne me restait qu’une solution : les aider à partir."

Avec l'aide d'une connaissance, Béatrice Huret, qui a depuis écrit un livre sur la raison qui l'a poussée à aider ces réfugiés - une histoire d'amour qui a bouleversé sa vie -, il aide les Iraniens à acquérir un bateau, qui les mènera jusqu'en Angleterre. 



"Passeurs" ou "délit de solidarité" ?


En juin dernier, Béatrice Huret et Laurent Caffier sont convoqués au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer. Ils sont suspectés d'être des passeurs. Chose rare, Laurent Caffier a alors interdiction de répondre aux questions des journalistes. "Certainement parce que j’avais beaucoup de choses à dire", commente-t-il aujourd'hui. 

Finalement, ils sont reconnus coupables d'"aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d'un étranger en France en bande organisée" et de "mise en danger de la vie d'autrui" mais dispensés de peine. Le Procureur fait appel. 

Aujourd’hui, ses amis dénoncent un acharnement contre ce qu’ils appellent le "délit de solidarité". "C’est humain. Je pense qu’on a tous une part en nous d’humanité qui fait que quand on voit quelqu’un qui est en train de souffrir on ne peut pas ne pas s’arrêter et passer à côté", explique Laurent Caffier. 

"Tant que je ne pourrai pas rentrer chez moi sans me dire que j’ai des enfants dehors, des gens qui sont peut-être blessés dehors, je n’arrêterai pas. Je n’arrêterai pas d’aider ces gens-là." 


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