Royaume-Uni : les premiers migrants embarquent à bord de la barge à Portland

Les associations calaisiennes d'aide aux migrants parlent "d'un choix inhumain". Malgré la controverse, la barge a ouvert et un premier groupe de demandeurs d'asile a été accueilli ce lundi.

Elle est amarrée à Portland, dans le sud-ouest de l'Angleterre. Bibby Stockholm, c'est le nom de cette barge, "une prison flottante" disent ses opposants. Objectif : y loger les migrants, plutôt que de leur mettre à disposition des chambres d'hôtel. Un projet controversé de la lutte anti-immigration au Royaume-Uni.

Selon la BBC, 15 personnes ont embarqué en début de semaine. 20 autres personnes ont refusé de monter à bord.

Les premiers occupants étaient attendus début août mais son ouverture a été décalée. Plusieurs recours avaient été déposés par des associations. Même les pompiers avait émis des réserves sur les conditions de sécurité. Pas une surprise pour Amélie Moyard, coordinatrice d'Utopia 56 : "ce genre de bateau n'est pas fait pour accueillir des personnes, ça a déjà été tenté ailleurs et ça a dû être fermé pour des problèmes de sécurité, d’accès au secours".

500 

A son bord, 222 cabines, mais les autorités britanniques prévoient d'accueillir jusqu'à 500 migrants. L'ONG de défense des migrants Care4Calais a dénoncé un système "cruel" et "inhumain". Utopia 56 questionne même la légalité d'une telle démarche car les demandeurs d'asile n'ont pas à être enfermés : "c'est contre le droit des personnes de les emprisonner là, s'insurge Amélie Moyard, elles ont droit à un logement et elles ont aussi droit à la libre circulation".

A Calais, la plupart des migrants en attente de traverser la Manche ne sont pas informés de ces nouvelles conditions d'accueil au Royaume-Uni. Ils répètent surtout que l’Angleterre reste leur dernière chance, que la barge n'y changera rien.

Asile

Plus de 45 000 personnes ont réussi la traversée en 2022 et déjà près de 15 000 cette année. Le système d'asile britannique est dépassé : au moins 130 000 demandes sont en attente, la plupart depuis plus de 6 mois, selon les derniers chiffres du gouvernement britannique.

Un système en faillite, dénoncent les ONG. Pour Utopia 56, l'urgence est surtout de faire fermer la barge.  Amélie Moyard attend les retours des premiers résidents :

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Amélie Moyard, coordinatrice d'Utopia 56 ©Marie Lebrun, Sergio Rosenstrauch / France TV

Après Bibby Stockholm, le gouvernement britannique dit vouloir ouvrir deux autres barges d'ici à la fin de l’année.

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