Selon le gouvernement britannique, 3 300 personnes ont rejoint les côtes anglaises sur des bateaux de fortune en juillet 2023. Malgré la pluie et le vent qui soufflait en moyenne à 35 km/h au large de Calais.
Souvenez-vous. Mardi 18 juillet 2023, sur la plage de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), une cinquantaine de migrants ont grimpé sur un zodiac à quelques mètres de la plage où étaient installés des dizaines de vacanciers.
La photographie a fait le tour des réseaux sociaux, obligeant même le préfet du Pas-de-Calais à annoncer des renforts sur le littoral pour tenter d’empêcher les traversées.
Selon les données publiées par le gouvernement britannique, 574 migrants ont rejoint les côtes anglaises sur des embarcations de fortunes rien que sur cette journée.
3 299 migrants ont traversé la Manche en un mois
C’est un chiffre qui donne le tournis, et permet de prendre la mesure du phénomène des traversées de la Manche. Malgré une météo capricieuse – vent et pluie - empêchant bon nombre de départs, 3 300 migrants sont parvenus à rejoindre les côtes anglaises sur des smallboats rien que sur le mois de juillet 2023.
À titre de comparaison, ils étaient 3 683 en juillet 2022 à avoir réussi la dangereuse traversée. Un chiffre similaire à 2023 alors que la météo était beaucoup plus clémente l’année dernière : aucun jour de pluie n’a été enregistré en juillet 2022 et le vent – première donnée météorologique scrutée par les passeurs pour évaluer la dangerosité de la traversée - soufflait à une moyenne de 25 kilomètres par heure.
Des bateaux toujours plus surchargés
Les données publiées par le gouvernement britannique permettent également de constater que les passeurs entassent de plus en plus de migrants sur les bateaux de fortune. Il y a un an, 41 personnes embarquaient en moyenne sur chaque bateau dont la traversée est arrivée à son terme, contre 52 personnes en juillet 2023.
Depuis le 1er janvier 2023, 14 732 personnes sont parvenues à rejoindre les côtes anglaises via les smallboats.
Ce chiffre n’inclut pas les migrants qui ont été pris en charge dans les eaux françaises et ont été ramenés sur le littoral du Nord Pas-de-Calais, ni ceux qui n’ont pas été détectés par les autorités britanniques. Un chiffre qui n’inclut pas également les personnes ayant perdu la vie en mer.
Un "bateau-prison" pour migrants au large des côtes anglaises
Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 juillet 2023, le Parlement britannique a adopté une loi controversée sur l’immigration. Celle-ci prévoit notamment l’interdiction pour un migrant arrivé illégalement au Royaume-Uni d’y demander l’asile.
Mardi 18 juillet, date à laquelle une mystérieuse barge a accosté à Portland, dans le sud du Pays. Bibby Stockholm – c’est son nom – est une barge de 93 mètres dotée de 222 cabines réparties sur trois niveaux. Selon les autorités britanniques, 500 migrants pourront y être accueillis, uniquement des hommes adultes seuls, pendant le traitement de leur demande d’asile. L’hébergement, accès aux soins et restauration se feront à bord. De nombreuses ONG dénoncent un "bateau-prison".
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Début avril, le ministère de l’Intérieur britannique indiquait dans un communiqué que l’objectif était double : "réduire la pression insoutenable sur le système d’asile du Royaume-Uni et réduite le coût pour le contribuable causé par l’augmentation significative des traversées de la Manche". Selon le gouvernement, l’hébergement des demandeurs d’asile dans des hôtels coûte "6 millions de livres sterling par jour".
L’agence des Nations Unies pour les Réfugiés affirme que la loi immigration votée par le Parlement britannique est une "violation du droit international". Selon l'institution, les migrants arrivant illégalement au Royaume-Uni vont s’exposer à de "graves risques".
