Le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, a annoncé mercredi 19 juillet qu'une compagnie CRS de 60 hommes allait rejoindre le littoral pour empêcher les passeurs d'organiser des traversées clandestines vers l'Angleterre.
C'était il y a deux jours... Deux mondes se croisaient sur les plages du littoral et notamment du boulonnais où plusieurs "small boats" embarquaient des dizaines et des dizaines de personnes pour l'Angleterre. Les touristes éberlués d'un côté, les migrants en quête de leur Eldorado de l'autres. Ce 18 juillet, selon le décompte effectué par le gouvernement anglais, la présence de 574 personnes sur une douzaine de bateaux avait été signalée.
La nuit venant, le CROSS centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage engage un navire pour venir en aide à 44 personnes sur une embarcation au large de Dunkerque. Les personnes seront déposées à Calais.
Au lendemain de cette journée de nombreux départs clandestins depuis les plages du Boulonnais, le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant s'est déplacé à Boulogne-sur-Mer mercredi 19 juillet, pour annoncer la venue sur le littoral d'une nouvelle compagnie de CRS. Une soixantaine d'hommes qui auront pour mission de faire en sorte que les "taxi boats" ne prennent plus la mer ainsi.
"Ce choix délibéré des passeurs d'opérer en zone urbaine en plein milieu des estivants avait un objectif très clair, celui de perturber les modes opératoires utilisés par les forces de l'ordre pour empêcher les traversées. Mais nous ne laisserons pas faire", a assuré le préfet.
En effet, au beau milieu des estivants, difficile d'intervenir pour la police et de prévenir contre d'éventuelles catastrophes en mer.
La nouvelle compagnie de CRS qui sera présente sur les 110 km de littoral aura pour mission de stopper les départs en amont.
Actuellement, selon le préfet, 60% des tentatives de traversée se soldent, grâce aux forces de l'ordre, par des échecs des passeurs. "Notre action se révèle efficace et c'est bien cette efficacité qui oblige les passeurs à adapter leurs modes opératoires. Nous allons nous montrer plus mobiles dans nos manœuvres d'interception des groupes pour les empêcher de rejoindre les bateaux", a-t-il précisé.
L'an dernier 45 000 migrants ont pris la mer depuis les plages du littoral. Un triste record qui pourrait être battu cette année.