Guerre en Ukraine : Jacky Lebas, l'infatigable témoin du conflit, en conférence au Touquet

Ce réalisateur de documentaire, ancien directeur de cinéma à Boulogne-sur-Mer, s'est installé en Ukraine en 2019. Depuis le début de la guerre, il ne cesse de filmer le quotidien des habitants, en proie aux bombardements. De passage en France, il présentera ses images lors d'une conférence au Touquet, à la maison des associations, à 18 heures.

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Un film à venir, un livre déjà en vente, des images diffusées dans les médias ou sur son compte Facebook... Jacky Lebas témoigne sur tous les fronts depuis le début l'invasion de l'Ukraine, le 24 février dernier. "J'ai toujours trouvé que ce pays était mal connu, il aura fallu une guerre pour voir la beauté et le courage de ses habitants", raconte cet expatrié de 70 ans, installé à Jytomyr, à 100 km de Kiev, depuis 2019.

Lorsque ce natif de Normandie, âgé de 70 ans, pose ses valises dans cette ville de près de 275.000 habitants, il y a trois ans, il n'imagine pas la tournure des événements. Lui, cet ancien directeur de cinéma à Boulogne-sur-Mer, pendant 33 ans, était venu pour réaliser un documentaire, sur l'Ukraine d'après Tchernobyl. "J'étais en plein montage quand la guerre a éclaté", dit-il. Il décide de mettre son projet entre parenthèses, pour couvrir les affres de la guerre. "Vu par les petites gens, ces habitants qui la subissent tous les jours."

"Il n'était pas question de partir"

Si aux premiers jours de la guerre, le Quai d'Orsay s'active pour rapatrier les ressortissants français, ce retraité actif refuse de quitter les lieux. "Il n'était pas question que je parte comme un lâche", balaye-t-il. Jacky Lebas s'arme de sa caméra pour témoigner de l'histoire qui se déroule sous ses yeux.

Ses images, il les diffuse sur son compte Facebook, mais en envoie également à des médias français et internationaux. "Je travaille par exemple avec la chaîne LCL à Montréal, LN 24 à Bruxelles ou encore LCI ou BFM TV, détaille-t-il. Mais je ne vends rien, je mets tout à disposition avec plaisir. Je ne veux pas me faire d'argent sur le dos de cette guerre." D'ailleurs, il ne se revendique pas journaliste, ni même reporter de guerre. "Ma façon de travailler est artisanale et humble, mais c'est une vérité du terrain."

"Les chiens hurlaient à la mort"

L'horreur, il l'a vu de près. Car, si le cœur du conflit ne se joue pas à Jytomyr, la ville n'a pas échappé aux bombardements russes. Encore récemment, il y a près de 10 jours, une trentaine de missiles sont tombés à quelques centaines de mètres de sa maison. "J'étais à mon balcon, c'était impressionnant, se souvient-il. Les sirènes n'arrêtaient pas, les chiens hurlaient à la mort, c'était un climat détestable."

Puis, avant cela, il y a eu ce bombardement du 4 mars, survenu à 22h16, et qui a frappé une maternité. "C'était dégueulasse...". Marqué par cet événement, Jacky Lebas décide alors de venir en aide à sa manière, en envoyant les dons de ses ventes de livres à l'établissement, en vue de sa reconstruction.

Une conférence pour témoigner

Car oui, au-delà des images, des photographies, il écrit. Son livre Le Temps, écrit avant l'invasion de Poutine, raconte "le temps des petites choses, le temps des cerises, des mariages, des repas... avant la désolation du 24 février." La joie et la culture, avant que ne survienne le drame.

Pour la deuxième fois depuis le début des hostilités, Jacky Lebas est de retour en France, pour livrer son expérience et ses observations aux intéressés. Chose qu'il avait déjà fait en avril dernier, avec une exposition de photos au Portel et une conférence à Boulogne-sur-Mer.

Cette fois-ci, il donnera une nouvelle conférence lundi 11 juillet, au Touquet, à la maison des associations, à 18 heures. Il y présentera un film brut, avec des rushes inédits, d'une durée de 35 minutes, puis témoignera durant une heure. Avant de repartir pour l'Ukraine le lendemain, car la guerre n'est pas finie.

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