Les salariés FO de Carrefour se rassemblent tous les jours devant un magasin différent.
Ils étaient encore plusieurs dizaines ce jeudi matin devant le Carrefour Contact d'Haillicourt, signe que la mobilisation ne faiblit pas au fil des jours.
À chaque jour son rassemblement devant l'un des magasins menacés de fermeture. "Carrefour Haillicourt fait partie d'un grand nombre de magasins qui seront sûrement fermés d'ici la fin de l'été" regrette Matthieu Sayvoet, délégué FO.
Ne pas se laisser faire
Pour autant, même s'ils n'espèrent plus empêcher ces fermetures, les salariés veulent négocier "les conditions de sortie et les conditions de reclassement". "On veut établir le rapport de force avec la direction, leur montrer qu'ils veulent peut-être nous mettre dehors mais on se laissera pas faire."
Car l'espoir d'un reclassement est bien là : Alexandre Bompard, le Président-directeur général de Carrefour, "se serait engagé à reclasser 50% des effectifs et on a posé la question à la haute direction Carrefour" mais "aujourd'hui le problème c'est qu'ils ne savent pas comment nous reclasser."
Ce jeudi matin, les salariés bloquant l'entrée du magasin pouvaient en tout cas compter sur plusieurs soutiens politiques, et notamment celui du sénateur PS du Pas-de-Calais Michel Dagbert, ex-président du conseil général.
Ce dernier estime "que le plan Bompard fait plaisir à ses actionnaires mais oublie ses clients". Au-delà du sort des employés, Michel Dagbert regrette que "ce sont toujours les mêmes territoires qui sont impactés (...) Vous avez ici des clients qui sont âgés et je n'imagine pas que pour un litre d'huile et un paquet de pâtes, il faille forcément recourir à quelqu'un, à une voiture ou à un transport en commun."
Fracture entre les territoires
"Il faut les soutenir" appelle l'élu, qui appelle à la formation d'une intersyndicale pour "que nous puissions faire valoir que ces territoires ont le droit de vivre et le droit d'avoir un certain nombre de services pour leur population."
C'est une désolation
Autre soutien, pour représenter justement cette population, celui du maire d'Haillicourt Gérard Foucault. "Ici c'est un magasin de proximité" explique-t-il. "Y a une clientèle, un petit magasin de proximité comme ça, c'est très important pour la ville" et le plan laisse à "craindre les 17 licenciements qui font arriver.
"C'est une désolation" juge l'élu. "Déjà le chômage est assez important chez nous, alors en plus encore 17 personnes qui seront sans travail, c'est tout à fait désolant.
700 emplois sont menacés dans la région, où 77 magasins sont concernés. Selon Force ouvrière, syndicat majoritaire, il s'agit d'un plan social déguisé.
Les salariés Carrefour ont l'intention de poursuivre leur mobilisation en s'installant tous les jours devant un magasin différent jusqu'au 1er mars, date de la grande manifestation prévue devant le siège de l'entreprise à Paris.