Après l'élection de Jordan Bardella, président du RN avec près de 85% des voix, Steeve Briois, maire RN d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) dénonce un "rabougrissement" du parti et regrette que "des années de dédiabolisation soient en train d'être réduites à néant".
Steeve Briois, figure du Rassemblement national, a dénoncé samedi un "rabougrissement" du parti après son exclusion de la nouvelle instance exécutive présidée par Jordan Bardella, élu pour prendre la succession de Marine Le Pen à la tête de l'ex-FN.
"Alors que depuis de nombreux mois je tire la sonnette d'alarme sur une potentielle re-radicalisation, je ne peux voir dans mon éviction qu'une sanction pour avoir voulu sensibiliser sur un phénomène que les faits confirment, depuis les ronds de jambe faits à certains intégristes, jusqu'à l'adoption de positions droitardes, contraires à mon sens au 'ni droite, ni gauche' qui a prévalu pendant des décennies au Front National", indique le maire d'Hénin-Beaumont dans un communiqué.
"Je ne peux qu'y voir un rabougrissement, et j'espère que le Rassemblement national n'est pas en train de céder au grand 'compromis nationaliste', cette stratégie d'union des droites radicales, qui a échoué à la présidentielle, plutôt que de l'ensemble des patriotes de droite comme de gauche", poursuit-il.
Faute d'avoir été nommé au puissant "bureau exécutif", il a indiqué refuser de siéger, tel que M. Bardella lui proposait, au "bureau national" - une instance au pouvoir bien moindre -, "ce qui n'aurait été qu'un prétexte pour ne pas avouer ce qui s'apparente davantage à un début de purge contre ceux qui défendent la ligne sociale", attaque-t-il.
Après son élection à la présidence du parti avec près de 85% des voix, Jordan Bardella a composé un nouveau bureau exécutif dominé par ses proches, bien qu'il ait offert la vice-présidence du parti à son adversaire Louis Aliot.
L'eurodéputé de 27 ans, qui jure sa "fidélité" et sa "loyauté" à Marine Le Pen en promettant vouloir suivre sa ligne politique, est toutefois critiqué par ses détracteurs qui mettent en exergue ses accointances avec les "identitaires" ou une trop grande mansuétude envers ceux qui étaient partis chez Eric Zemmour.
"Certaines outrances me donnent encore raison", affirme M. Briois, qui "regrette que des années de dédiabolisation soient en train d'être réduites à néant avec comme seul but de plaire à une minorité électorale, avec le risque d'une nouvelle mise à la marge du RN".
Les élus des Hauts-de-France du bureau exécutif du RN sont aujourd'hui Marine Le Pen (Pas-de-Calais) et Sébastien Chenu (Nord) et, en complément, dans le bureau national du RN Jean-Philippe Tanguy (Somme), Philippe Ballard (Oise) et Ludovic Pajot (Pas-de-Calais).
Avec AFP