Leurs petites maisons neuves aux normes basse consommation devaient ressembler à un rêve. Elles sont devenues leur cauchemar. En quelques mois, meubles et murs se sont recouverts de champignons. L'humidité fait des ravages. Des locataires de la cité minière du 12/14 à Lens entament une grève de la faim pour obtenir de l'aide.
Une quarantaine de logements neufs ou récemment rénovés dans la petite cité minière du 12/14 à Lens sont devenus inhabitables en quelques mois. Dans toutes ces maisons neuves construites aux normes BBC (basse consommation), les mêmes constats se répètent : l'humidité envahit murs et placards, les ventilations sont défectueuses et partout des champignons viennent fragiliser la santé des locataires. Enfants et personnes âgées souffrent de problèmes respiratoires, notamment.
Damien Crul, en six mois a vu sa chambre se transformer peu à peu, comme il le raconte à Marie-Noelle Grimaldi, de France 3 Hauts-de-France.
Quand j'allais travailler, mon lingne sentait l'humidité. Quand on a poussé l'armoire, on a tout de suite compris pourquoi.
Damien Crul, locataire cité minière du 12/14à France 3 Hauts-de-France
Damien Crul est locataire et il attend un relogement, encore faut-il que ce soit possible. En 6 mois tout a changé. Ils dorment désormais à quatre, avec sa femme et ses deux enfants dans le même lit. Le matelas occupe toute la pièce. Une situation qui le désespère au point qu'il a décidé d'agir. Depuis le lundi 25 avril 2022, il a entamé dans son jardin une grève de la faim. Il dort dans une canadienne, plus confortable à ses yeux que son campement familial, au premier étage de la maison.
De son côté, le bailleur social tire un triste bilan. Une vingtaine de familles sont déjà relogées dans ce lotissement "tout neuf". La mise en location des logements est suspendue.
"L'isolation des murs dans les combles n'a pas été faite", explique Patrick Fessier, directeur adjoint de Maisons et cités, le bailleur social. "Il y a eu des défaillances du maître d'œuvre et des entreprises qui ont travaillé ici. Il aurait dû valider tout ça avant de terminer le chantier." Des malfaçons qui laissent très peu de place au doute. Une procédure est en cours.