Depuis plus d'un an, Laurent Petit-Duhen répare et adapte à la vie moderne des postes TSF des années 20 aux années 60. Son affaire rencontre du succès.
Les postes TSF retrouvent de la voix grâce à leur maître, Laurent Petit-Duhen. A 34 ans, cet électrotechnicien de formation s'est lancé depuis plus d'un an dans un business très vintage : la restauration de postes de TSF, des années 1920 aux années 1960. "La beauté de ces objets et leur longévité m'inspirent", raconte-t-il, capable également de redonner vie à des gramophones, plébiscités par l'utilisation nouvelle des vinyles.
Depuis la fin de l'année 2019, Laurent Petit-Duhen s'attache à refaire parler les postes qui se sont pendant trop longtemps tus, repoussés dans les greniers des maisons. "Il y en a encore énormément sur le marché. Ils ont souvent une valeur sentimentale", explique ce fin connaisseur du sujet.
La beauté de ces objets et leur longévité m'inspirent
Pour adapter leur utilisation à la vie moderne, il propose d'y ajouter une prise jack, une connexion bluetooth, voire la possibilité de capter les ondes FM pour les objets les plus anciens (avant 1954, ils ne prenaient que les ondes AM). "Les postes étaient déjà équipés d'une prise auxiliaire donc on peut y adjoindre ce que l'on veut", détaille Laurent Petit-Duhen. Cette concession à la modernité double le coût de la restauration, fixée à 150 euros pour une simple remise en route de l'objet.
Les clients adhèrent à la proposition de l'artisan : le carnet de commandes est rempli jusqu'en avril. En sachant que la réparation d'un poste lui prend environ une journée (plus s'il faut refaire l'ébénisterie), on vous laisse représenter le petit engouement que cela représente. Et derrière lui, l'intendance suit : les pièces détachées se trouvent facilement grâce aux stocks encore disponibles ; au besoin, Laurent les récupère sur de vieilles épaves.
On fait revivre un métier en voie de disparition.
Installé à Lillers, il fait partie de la petite dizaine d'individus qui constitue cette espèce de réparateurs en France. "On fait revivre un métier en voie de disparition", estime-t-il en expliquant qu'à l'époque ce genre de bricolage était réalisé par de petits artisans indépendants de quartier. Si la majorité de ses clients vient de la région, il lui arrive de recevoir des colis de Strasbourg, Nantes, Reims, Toulouse ou Carcassonne de la part de personnes qui le contactent par son site internet ou sa page instagram.
Laurent Petit-Duhen a constitué chez lui un musée constitué d'une trentaine de pièces particulièrement belles ou intéressantes techniquement. Toutes en état de marche. "Le design de ces objets changeait tous les trois à quatre ans. Entre 1936 et 1939, la différence est visible", explique-t-il de son oeil d'initié. Les cordonniers ne sont pas toujours les plus mal chaussés.