Jérôme Hadiuk s’est lancé un défi fou. Au départ du trail des Pyramides Noires la semaine prochaine, il tentera d’effectuer deux fois le mythique parcours de 110 kilomètres. Un effort physique d'une journée entière pour rendre hommage à ses ancêtres mineurs.
Jérôme Hadiuk a créé sa propre catégorie de course pour le prochain trail des Pyramides Noires. Passionné de course à pied, il s’apprête à réaliser deux fois le parcours de la mythique course dans les terrils. 220 kilomètres à avaler en 24 heures, soit l’équivalent d’un Lille-Paris.
Un défi qu’il a choisi pour rendre hommage à sa famille et ses ancêtres travailleurs des mines. « Mon grand-père a été dans la mine, comme son père, je trouve que c’est le plus bel hommage qu’on peut rendre à sa famille, et à tous les mineurs des Hauts-de-France », assure Jérôme Hadiuk. Vendredi 24 mai à neuf heures, il prendra le départ de son premier 110 kilomètres et devrait entamer son deuxième avec le reste des participants.
44 terrils à traverser
L’enfant de Montigny-en-Gohelle va courir 24 heures sans s’arrêter. Plus de 4 000 mètres de dénivelé positif avec l’ascension de 44 terrils. Un pari incroyable mais qui reste incomparable au travail dans la mine selon Jérôme Hadiuk. « Les mineurs ont connu des choses tellement difficiles que courir sur des terrils je pense que ce n’est rien à côté de ce qu’ils ont pu vivre », explique ce technicien de laboratoire au CHRU de Lille.
Un défi incroyable ! ? Ce Nordiste a décidé de faire deux fois de suite le trail des Pyramides noires, soit 220 km en 24h dans les terrils. ?♂ Pour rendre hommage à ses ancêtres mineurs. pic.twitter.com/m2Xg2KEmkF
— France 3 Nord (@F3nord) 17 mai 2019
Il a fait ses premières foulées depuis le carreau 11/19, l’une des dernières fosses en activité dans le bassin et désormais le point de départ du trail des Pyramides noires. Créé en 2014, la course est devenue un rendez-vous incontournable pour les « traileurs » de l’extrême.
Jérôme Hadiuk n’en est pas à sa première participation. L’an dernier, il avait terminé quatrième du trail de 105 kilomètres au terme de 12 heures d’effort. Passionné de course à pied, il a également participé à plusieurs autres longues épreuves dans la région comme le trail des Poilus (62 kilomètres) ou le Nord Trail Monts de Flandres (80 kilomètres).
En attendant le départ dans une semaine, Jérôme Hadiuk continue de s’entraîner sur les terrils. « De là-haut, on a vue sur tous les terrils qui nous entourent et on voit très bien d’où je vais arriver », explique le coureur.
Une préparation minutieuse
220 kilomètres de course, c’est un effort physique surhumain qui attend Jérôme Hadiuk. Pour se préparer au mieux avant la course, il prépare son corps avec son entraîneur. « Le bassin minier est un terrain complètement irrégulier. Il va courir en descente, sur des dévers, dans les montées mais très peu sur du plat. Le but c’est de rendre son pied plus intelligent en stabilisant sa foulée », explique son entraîneur.
Un travail nécessaire : sur un terrain aussi instable, les risques d’entorses ou de blessures sont importants. Jérôme Hadiuk devra les éviter pour réaliser le plus grand défi de sa vie. Fouler pendant une journée les terres du bassin minier comme pour lui redonner vie, plus de 30 ans après la fin de l’activité minière.