Dans une marche des fiertés, il y a des incontournables : paillettes, boas, maquillages et talons hauts. Mais aussi des couleurs, de la musique. Une grande fête de la diversité, de la tolérance envers les personnes LGBTQI+ et surtout de la défense de leurs droits.
Un défilé joyeux et coloré… c’est ce dont rêvaient, ce samedi 25 mai, les organisateurs de la Marche des fiertés lensoise. Et le soleil a, en plus, décidé d’y mettre du sien.
Rencontré dans la foule, bob jaune flanqué de poussins, assorti à sa chemise, Gaspard explique : "Là on voit qu’il n'y a que de l’amour et aucune haine et si quelqu’un veut faire de la haine, ça ne se verrait pas, tellement il y a de personnes qui donnent de bonnes vibes".
L'homophobie, encore un combat
Derrière, les sourires et la fête se cachent une volonté féroce de défendre les droits des personnes, des familles et des enfants au sein de la communauté LGBTQI+. Car en 2024, c’est encore un combat. Pour preuve, les insultes et menaces reçues par l’organisateur. Mickaël Billebault, veste blanche décorée d'un arc-en-ciel affirme : "si on veut nous faire taire, on se montrera et on criera encore plus fort. Si on veut nous cacher, on sortira avec nos plus belles couleurs !"
Si on veut nous faire taire, on se montrera et on criera encore plus fort. Si on veut nous cacher, on sortira avec nos plus belles couleurs !
Mickaël Billebault, organisateur de la Marche des fiertés à Lens le 25 mai 2024
L’association qu'il a fondée avec d'autres affiche bienveillance et tolérance. "Notre mission principale est de combattre les violences, les rejets, les discriminations et les injustices liées à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre, à l’expression de genre" s'est-il expliqué sur le site internet de Couleur.
En passant devant la mairie de Lens, Liam, aux côtés de Gaspard, explique son plaisir à être là : "c'est une fierté de marcher auprès de tous nos amis. D’exprimer ce qu’on ressent et qui nous sommes. Il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas et vraiment, on veut montrer qui nous sommes et arrêter de se cacher".
Gaspard enchaîne : "Je m’amuse et je m’accepte comme je suis durant cette journée. Je suis pour la démocratisation de ces événements parce que ça aide vraiment à montrer qu’on est là, qu’on existe et qu’on reste humain peu importe qu’on soit gay, lesbienne, peu importe ce qu’on est en fait !"
Miss Coco Kennedy, elle, n'est pas du genre à se cacher. Plutôt de ceux qui mettent l'ambiance sur les chars avec perruque et maquillage. Drag-queen, elle réalise des shows régulièrement dans le bassin minier. Elle est ravie de cette nouvelle édition lensoise : "Pour une première, les gens ont su se mobiliser, se rassembler et ce qui fait énormément plaisir à voir c’est qu’on a beaucoup de familles qui sont là aussi pour découvrir notre monde, notre univers. Un peu autre chose que ce qu’on montre dans les médias habituellement. Ça fait chaud au cœur !"
Une première en 2018
À Lens, la seule et unique Gay-pride a été organisée en 2018. Depuis, plus rien. Alors, la toute jeune association Couleur s’est lancée en organisant cette marche des fiertés qu’elle souhaitait être "la plus bon enfant, familiale et inclusive". Sur la page d'accueil de l'association, la couleur est justement affichée : "Notre porte est ouverte à tous : toutes les personnes, familles, générations, sexualités, genres et origines sont les bienvenues. Ensemble, nous œuvrons pour un monde plus juste et égalitaire".
Notre porte est ouverte à tous : toutes les personnes, familles, générations, sexualités, genres et origines sont les bienvenues. Ensemble, nous œuvrons pour un monde plus juste et égalitaire.
Association Couleur - Lens
Une soirée DJ mousse est prévue de 19 h à 23 h 30, avec le soutien de la municipalité. Le défilé a rassemblé plusieurs centaines de personnes, qui espèrent remettre ça l'an prochain.