Pas-de-Calais : un étudiant de Wingles crée le mouvement « Les stylos bleus » pour dénoncer la situation dans les écoles

Sur Facebook, le groupe "Les stylos bleus" réunit 800 personnes qui souhaitent la fermeture des établissements scolaires, incapables de mettre en place le protocole sanitaire promis par l'Education nationale.

Il s’insurge contre les conditions sanitaires dans lesquelles se déroulent les cours depuis la rentrée, lundi 2 novembre, alors qu'un confinement oblige les Français à rester chez eux. Hugo Capron, étudiant en BTS Tourisme au lycée Voltaire de Wingles a décidé de créer sur les réseaux sociaux un mouvement appelé "stylos bleus". Le nom n’a pas été choisi au hasard puisqu’il fait écho à celui des "stylos rouges", mouvement qui vise à faire entendre les revendications du personnel de l’Education nationale.

Sur le groupe Facebook crée le 3 novembre, plus de 800 membres, dont beaucoup de professeurs et de parents d’élève pour l’instant, sont réunis pour témoigner des conditions sanitaires dans les collèges et lycées. Son auteur vient de créer un compte Instagram pour mobiliser ses camarades, plus jeunes et plus actifs sur ce média.

"Nous attendons que le groupe grossisse pour ensuite mener des actions"

"Le protocole sanitaire promis par le gouvernement n’est pas appliqué. Nous devions avoir cours en demi-groupe pour éviter d’être trop nombreux et chaque classe devait avoir une salle attitrée dans laquelle les profs devaient venir. Ce n’est pas le cas", explique Hugo Capron. A cela s’ajoutent l’absence de sens de circulation et les incivilités de ceux qui ne mettent pas, ou mal, leur masque.

A part le gel hydroalcoolique et le masque, rien n’est prévu pour accueillir les élèves.

Elise Seraphine, étudiante en BTS Tourisme

"A part le gel hydroalcoolique et le masque, rien n’est prévu pour accueillir les élèves", abonde Elise Seraphine, également en BTS Tourisme. La situation à la cantine pose problème. "La seule chose qui a changé c’est que ce sont les personnes qui travaillent à la cantine qui donnent les couverts et pas les élèves qui les prennent. Mais sinon, ils sont les uns sur les autres et dans ce cas le masque ne suffit pas", juge Hugo Capron.

Des constatations partagées par les membres du groupe qui postent des photos pour témoigner de la situation dans différents lycées de France. Plusieurs internautes dénoncent également la situation avec le mot-clé #balancetonprotocole. "Nous attendons que le groupe grossisse pour ensuite mener des actions", prévoit l'étudiant.

« Ma mère a des problèmes de santé et je n’ai pas envie de lui transmettre le virus »

En Hauts-de-France, selon Santé Publique France, il y a, au jeudi 5 novembre, seulement 38 personnes de moins de 30 ans atteintes du coronavirus qui sont hospitalisées. Mais après les cours, les jeunes rentrent chez eux et peuvent le transmettre à leurs parents, plus âgés. "Ma mère a des problèmes de santé et je n’ai pas envie de lui transmettre", illustre Elise Seraphine.
Son camarade Hugo Capron ne veut pas mettre pour autant en porte-à-faux les enseignants et les proviseurs de lycée, qu’il juge également "victimes" de la situation. Et pour lui, même si les établissements ont jusqu'au 9 novembre pour se mettre en conformité avec le protocole sanitaire, il est matériellement impossible de l'appliquer. La responsabilité se situe donc au-dessus, et cite pour exemple le rectorat du Tarn-et-Garonne qui a refusé aux lycées la possibilité de réduire leurs effectifs pour pouvoir accueillir les élèves conformément au protocole sanitaire.

Le jeune homme de 21 ans appelle donc au retour des cours en ligne, comme lors du premier confinement, en tout cas a minima pour ceux, comme eux, étudiant en BTS dans un lycée. Sa camarade confirme : "je peux comprendre que ce soit difficile pour certains, pour les collégiens notamment, de faire des cours en ligne mais pour les gens en BTS comme nous, ça ne le serait pas. Tous mes camarades ont un ordinateur. Nous n’avons rien à faire au lycée et notre absence commercerait par le désengorger".
 
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