"Quand les victimes sont des femmes, le contact est plus facile", le recrutement des sauveteurs en mer se féminise à Berck-sur-Mer

Dans un milieu où historiquement les hommes sont plus nombreux, les femmes tendent à être mieux représentées. A Berck, la station SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) compte 10 femmes sur 30 bénévoles. Rencontre avec l’une d’entre elles.

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"J’adore la mer, et le côté sportif m’a plu donc j’ai essayé". Caroline Leprêtre est sauveteuse en mer. Quand elle décide de s’engager, il y a six ans, la jeune femme suit des formations pour embarquer. Et devient vite accro à l’adrénaline. "C’est surtout l’aventure humaine et l’esprit d’équipe, souligne Caroline. "En mer, je n’ai pas peur, on peut compter les uns sur les autres, on est équipés."

Pas toujours simple de tenir cet engagement quand on a un travail et une vie de famille. En cas d’intervention, c’est le CROSS Gris-Nez qui déclenche la SNSM. Les équipes ont 18 minutes pour se préparer. Infirmière et mère de trois enfants, Caroline doit adapter son quotidien. "C’est une question d’entraînement, explique-t-elle. Les affaires sont prêtes, en 5 minutes, je suis partie de la maison."

"Quand les victimes sont des femmes, le contact est plus facile"

Ce matin-là, la jeune femme supervise un exercice de récupération d’homme à la mer avec Maëlys, qui apprend à devenir nageuse de bord. C’est elle qui se jette à l’eau pour secourir le mannequin de 45 kilos. Une formation incontournable quand le bateau ne peut pas s’approcher au plus près des victimes. "D’habitude, je suis surveillante de plage, et là avec un bateau au large, on sent le danger mais aussi qu’on est très utiles et c’est ça qui est le plus important et qui donne envie d’y retourner à chaque fois," raconte Maëlys.

C’est dans ce genre d’opérations de sauvetage qu’être une femme peut s’avérer utile, selon Caroline. "Quand les victimes sont des femmes, le contact est plus facile", estime-t-elle. Pour être encore mieux préparée, elle compte suivre une formation sur la gestion de la détresse psychologique en mer. "À la station de Berck, on intervient 15 à 20 fois par an pour porter secours aux migrants. Sur le plan psychologique, on n’est jamais vraiment préparé. Mais si on ne se sent pas capable, il ne faut pas le faire."

Avant la SNSM, c’étaient des marins pêcheurs qui s’occupaient du secours en mer, c’était donc un milieu très masculin.

Caroline Leprêtre, sauveteuse en mer

Dans un milieu où historiquement les hommes sont plus nombreux, Caroline a réussi à trouver sa place. "Avant la SNSM, c’étaient des marins pêcheurs qui s’occupaient du secours en mer, c’était donc un milieu très masculin, explique-t-elle. On a un peu moins de force qu’un homme, mais en termes de capacité d’intervention, on suit tous la même formation."

Sauveteur ou sauveteuse… D’année en année, le constat reste le même pour la SNSM. Avec 46 interventions en 2023 à Berck, la station peine toujours à recruter de nouveaux bénévoles, surtout en semaine.

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