Rescapé de l'incendie mortel d'Estrée-Blanche, un jeune pompier doit rembourser 9000 euros à l'assurance-maladie

Aurélien Boidin avait été grièvement blessé lors du drame d'Estrée-Blanche, en janvier 2018, dans lequel deux de ses collègues avaient péri.

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C'est un coup dur, pour ce rescapé du drame d'Estrée-Blanche. Près de vingt mois après l'incendie qui a tué cinq personnes, dont deux pompiers volontaires, Aurélien Boidin s'est vu réclamer par l'Assurance maladie près de 9000 euros, qu'il avait perçus depuis octobre 2018.

 

Ordre National du Mérite


Le 7 janvier 2018, dans la commune d'Estrée-Blanche, près de Lillers (Pas-de-Calais), Aurélien Boidin s'était précipité au secours de ses deux collègues victimes d'un "flash-over" lors d'une intervention dans une maison en feu. Le jeune homme, à l'époque âgé de 21 ans, avait été brûlé à 10% avant d'être évacué.
 
© PHILIPPE HUGUEN / AFP

À la cérémonie d'hommage, quelques jours plus tard, il s'était vu remettre la médaille de l'Ordre National du Mérite par le ministre de l'Intérieur de l'époque Gérard Collomb.
 
En arrêt maladie, il avait subi plusieurs opérations dans les mois qui ont suvi. Cet arrêt s'était achevé en octobre dernier pour pouvoir lui permettre de "reprendre mon activité de pompier volontaire". 
 
Mais un médecin prescrit à Aurélien un nouvel arrêt, à l'approche de ce qui doit être sa dernière opération. "Mais le CHR de Lille a perdu mon dossier et ça a traîné..." regrette le jeune homme. L'opération qu'il devait subir au pouce s'est finalement faite... vendredi 13 septembre 2019, soit onze mois après.

 

"Ils auraient pu le dire avant !"


Mais entre temps, le Nordiste désormais établi à Évreux (Eure) était toujours en arrêt et a perçu, à ce titre, 8 824 euros. Une somme que l'assurance du SDIS lui a demandé en juin de rembourser. "Pour eux, mon arrêt n'est pas imputable à l'accident de travail."

Pour lui, le problème est surtout qu'ils aient continué, pendant neuf mois, à l'indemniser. "Ils auraient pu le dire avant !" regrette Aurélien Baudoin. "Ils ont continué à me payer !" D'autant plus que le jeune homme avait dû engager des frais important pour son emménagement.
 

Soutien à Aurélien - Leetchi.com

Organisé pour : Aurelien boidin Aurelien a été brûlé au bras, aux mains et aux cuisses, il a été en arrêt de travail, pris en charge par l'assurance du centre de secours.


Le pompier volontaire, qui a trouvé un travail comme chauffeur-livreur en juillet, a refusé deux fois de rembourser ce montant. "On m'a proposé un échéancier de 100 euros par mois, mais ça aurait pris sept ans et demi !" Il a désormais jusqu'à décembre pour payer cette somme. Une cagnotte en ligne a été lancée par ses proches, et atteint déjà plus de 2100 euros.

Son cas, d'abord médiatisé par nos confrères de La Voix du Nord, a fait réagir ses anciens collègues du SDIS 62, qui ont annoncé dans un communiqué qu'ils "réfléchissent à la meilleure manière possible d'apporter leur soutien à notre camarade afin d'alléger la somme qui lui est réclamée." Pour Aurélien, ce soutient "fait plaisir". "Je garde toujours des contacts avec eux" confie-t-il.
 
Il précise d'ailleurs que depuis cet article, son assureur à réagi. "Depuis, on m'a proposé au téléphone de faire un geste" mais "j'attends que ce soit mis à l'écrit pour y croire".
 
L'incendie mortel d'Estrée-Blanche
Le dimanche 7 janvier 2018, vers 2 heures du matin, un violent incendie se déclare dans une maison d'Estrée-Blanche. Deux jeunes pompiers, Arnaud Dauchy et Jonathan Cottrez, s'engagent dans l'habitation pour une "action de reconnaissance et d'attaque" afin de sauver les personnes qui se trouvent à l'intérieur.

Au premier étage, ils sont victimes d'un "phénomène d'embrasement généralisé" ou "flash-over" , un phénomène au cours duquel la température peut atteindre près de 1000 °C. Les deux jeunes pompiers, qui n'ont a priori pas commis d'imprudence, décèderont quelques temps plus tard.

Parmi les occupants de la maison, Benoît (16 ans) et Pauline (22 ans) Boutoille ont péri dans l'incendie. Leur mère Sylvie est également décédée des suites de ses blessures, quatre mois plus tard. 
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