Dans la catégorie "meilleur premier film", la 48e édition des César a récompensé Alice Diop et son long-métrage "Saint-Omer". Une tribune pour la réalisatrice, qui clame son appartenance à la nouvelle génération des cinéastes françaises.
Vendredi 24 février, "Saint-Omer" décroche le César du “meilleur premier film”. Une nouvelle récompense pour Alice Diop, doublement primée à la Mostra de Venise.
Sorti en salle le 23 novembre, “Saint-Omer” met en scène une romancière, assistant au procès d'une mère infanticide. Premier long-métrage de fiction d’Alice Diop, le scénario est inspiré de faits réels. Ceux du procès de Fabienne Kabou, qui avait tué sa fille de 15 mois, en l’abandonnant à la marée montante, sur une plage de Berck-sur-mer en 2013.
La nouvelle génération des cinéastes françaises
Avec quatre nominations, Alice Diop est saluée pour un film politique, qui met à nu les préjugés racistes et explore "la grande question universelle" du rapport à la maternité.
“On ne sera ni de passage, ni un effet de mode” lance-t-elle depuis la scène. Dans son discours, ce sont les femmes qu’Alice Diop a souhaité honorer. “Cette année, j'ai vu des films extraordinaires, qui m'ont fait réfléchir aux possibilités du cinéma, et je voudrais citer ici des films qui m'ont complètement inspirée : ceux de Claire Denis, Rebecca Zlotowski, Mia Hansen-Løve, Alice Winocour, Céline Devaux, et Blandine Lenoir."
Alice Diop ne cache pas son émotion. Après 6 années de travail, une page se tourne pour la réalisatrice. “On est appelées à se renouveler années après années, à s’agrandir”. soutient-elle, sur un air de défis.