Procès de l'empoisonneuse de la Saint-Valentin : "Je voulais partir de la maison mais il n’était pas d’accord"

Jennifer D. est accusée d'avoir empoisonné et étouffé son compagnon, père de ses deux filles, dans la nuit du 13 au 14 février 2018, à Noeux-lès-Auxi, village frontalier du Pas-de-Calais et de la Somme. Le premier jour de son procès s'est tenu ce mardi 28 février, devant la cour d'assises à Saint-Omer.

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"Est-ce que vous reconnaissez les faits ?", demande la présidente. "Oui", répond Jennifer D., debout devant la cour d'assises du Pas-de-Calais. À la question "pourquoi ?", l'accusée répond : "une accumulation de problèmes."

Celle qui est aujourd'hui âgée de 30 ans précise que l'élément déclencheur aurait été une dispute. "Je voulais partir de la maison mais il n’était pas d’accord."

Durant l'audience, en plus des policiers traditionnellement présents dans le box, des infirmiers se trouvent aux côtés de Jennifer D. Pour cause : depuis son placement en détention provisoire à la maison d'arrêt de Sequedin, il y a cinq ans, l'accusée a fait plusieurs tentatives de suicide et fait régulièrement des allers-retours en hôpital psychiatrique.

L'enfance de Jennifer D.

Au premier jour de ce procès, une enquêtrice de personnalité a livré son rapport, retraçant quelques éléments de la vie de l'accusée.

Aînée d’une fratrie de 3 enfants, elle est décrite comme une enfant "calme" et "discrète". Jennifer D., évoque quant à elle une enfance "malheureuse", marquée par des violences régulières de sa mère ainsi que la dépression de son père. La cour évoque également une "alcoolisation chronique" de ses parents.

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Interview de Loïc Bussy, avocat de Jennifer D., lors du premier jour de procès. ©FTV

En 2006, son père tente de se suicider par pendaison. C’est elle qui le retrouve, le dépend et appelle les secours. Les enfants sont placés puis retournent finalement au domicile.

La rencontre avec Bruno Benedit

À l’âge de 16 ans, Jennifer D. arrête l'école, quitte le domicile parental et rejoint Bruno Benedit, "son sauveur", avec qui elle entretient une relation depuis ses 13 ans.

Au fur et à mesure, leur relation se dégrade. Elle dit avoir subi des violences psychologiques, physiques et sexuelles. "Mais elle n’a jamais porté plainte", précise la présidente.

Suite à la naissance de ses deux filles (aujourd’hui confiées à l’Aide Sociale à l’Enfance), Jennifer D. dit avoir espéré que son compagnon change. En vain. Elle assure même qu'il contrôlait l'intégralité de sa vie, surveillant régulièrement son téléphone.

"Son quotidien se résume à s’occuper de ses enfants et sa vie sociale est extrêmement restreinte", précise l'enquête de personnalité.

Un procès de quatre jours

Dans la salle, ce mardi 28 février, certains membres de la famille de Bruno Benedit portent un t-shirt floqué à son image.

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Vincent Debliquis, avocat de la famille de la victime, lors du premier jour du procès. ©FTV

Les faits seront examinés demain, mercredi. Jeudi, les experts psychiatres et psychologues seront entendus. Le verdict est attendu vendredi 3 mars 2023, en fin d'après-midi.

Accusée d’assassinat sur conjoint et de modification de l’état des lieux d’un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité, Jennifer D. encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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