"Bleriot-Beach", la marque locale de vêtements créée par Delphine Fasquelle, propose une déclinaison de ses produits sous un nouveau logo : "la Plage des Baraques." Une partie des ventes étant reversée à l’association les Chalets Castor de Blériot-Plage qui s'oppose à leur démontage.
Dès février prochain, c'est plus de 200 chalets de Blériot-Plage qui vont être détruits. Une décision prise par la mairie de Sangatte, pour se mettre en conformité avec la loi du Littoral qui impose que les installations sur les plages soient légères et démontables.
Plus qu'un logo, un patrimoine
Une disparition qui suscite une forte émotion auprès des propriétaires bien sûr mais aussi des habitués de la plage, tout comme Delphine Fasquelle, riveraine et créatrice de la marque de tee-shirt Blériot-Beach. "Depuis des années, je me promène sur cette plage. Je m'y ressource, j'y prends des photos. C'est un endroit apaisant et la variété de ces chalets font un décor magnifique. C'est ce qui fait toute la beauté du paysage de la plage et les gens viennent de partout pour les voir."
Amoureuse de ce patrimoine, c'est tout naturellement qu'elle décide de créer un nouveau logo : "la Plage des Baraques"
"J'ai décidé de dessiner quelques chalets que j'aime beaucoup et la marque "la Plage des Baraques" est venue tout naturellement. Je me suis mise à la décliner sur tous types de supports comme pour la marque Blériot-Beach, et j'ai enregistré de nombreuses commandes."
Face à cet engouement, elle s'est rapprochée de l'association les chalets Castors et leur a proposé de leur reverser une partie de la vente de ses sweat-shirts et tee-shirts.
"Ces baraques, c'est l'histoire de beaucoup de familles, des anciens qui ont vécu leur enfance ici, les plus jeunes qui ont suivi leurs grands-parents. Des générations se sont succédées. Ici, tout le monde en parle, c'est LE sujet de conversation. Moi, je ne conteste pas les décisions, la loi c'est la loi, mais certains chalets sont encore en bon état et peut-être ont pourraient éviter de tout détruire" soupire Delphine.
Des chalets hors-normes
Les chalets datent pour certains des années 1950. Peu d'installations sont donc aux normes. En février, une page doit donc se clore à Blériot-plage.
Pour leurs défenseurs, les détruire, c'est faire disparaitre une partie importante du patrimoine de Sangatte comme l'explique Loïc Lasalle, le président de l'association des chalets castors.
"Aujourd'hui, nous dire qu'il faut enlever nos chalets parce qu'ils sont délabrés pour en remettre des neufs, on ne trouve pas ça logique. D'autant plus qu'ils sont parfois là depuis 70 ans. Impossible pour les propriétaires de les entretenir car ils n’arrivent pas à avoir d’autorisation puisque la mairie les destine à la démolition ! " regrette-t-il, en promettant que les propriétaires continueront à se battre.
En attendant Delphine Fasquelle continue ses promenades quotidienne sur la plage sous le beau ciel bleu de janvier : "ce matin je suis allée prendre des photos c'était magnifique mais j'avais les larmes aux yeux. Ces petites baraques sont devenues mon patrimoine, à moi aussi. Je n'image pas ne plus les voir..."