Valérie Pécresse, tête de liste Les Républicains pour les élections régionales en Ile-de-France, a affirmé que le camp des migrants prévu par le Premier ministre Manuel Valls à Calais, allait constituer un "terrible appel d'air", mardi sur Radio Classique
"Je suis très inquiète de la décision qui a été prise par Manuel Valls d'ouvrir un camp à Calais, parce que, sans réponse immédiate et intransigeante de retour des migrants qui ne sont pas des demandeurs d'asile et des réfugiés politiques, ce camp sera malheureusement un terrible appel d'air", a affirmé l'ancienne ministre.
"On commence à Calais, jusqu'où s'arrêtera-t-on ? Le gouvernement ne peut pas subir, on ne peut pas rentrer dans une logique d'impuissance publique,
il faut des solutions", a-t-elle ajouté. Selon l'ancienne ministre, "on n'a pas parlé d'accord avec les pays de transit de ces migrants", or, "on pourrait tout à fait imaginer faire examiner les demandes d'asile dans ces pays de transit". "Il y a des migrants qui sont des demandeurs d'asile qui fuient parce qu'on les a forcés à fuir et qui veulent rentrer chez eux et puis il y a des migrants qui viennent pour des questions économiques. Ces migrants-là, la France n'a pas vocation à les accueillir", a-t-elle également affirmé, insistant : "il n'y a pas que des Syriens à Calais ou à Paris".
Alors que la chancelière Angela Merkel est en pointe sur le dossier de la crise migratoire et a de nouveau appelé à la mise en place de quotas d'accueil en Europe, Mme Pécresse a observé que "les intérêts de l'Allemagne (n'étaient) pas les mêmes que ceux de la France". L'Allemagne est "un pays qui vieillit dont la population active diminue et qui a besoin de cette main d'oeuvre d'immigration économique. Nous sommes un pays jeune, avec deux fois plus de chômage que l'Allemagne , nous avons un chômage des jeunes qui est endémique, nous n'avons pas besoin d'immigration économique", a-t-elle
martelé.
"Je suis hostile aux quotas, je suis pour un examen des demandes des migrants et je suis pour une reconduite à la frontière de tous les déboutés du droit d'asile", a-t-elle résumé.
Manuel Valls a annoncé lundi la construction pour "début 2016", avec le soutien financier de l'Union européenne, d'un campement pour 1.500 personnes dans la "jungle" de Calais, où se massent des milliers de migrants dans des conditions très dégradées.