En juillet, la Région des Hauts-de-France craignait que tous les points d’arrêts de bus scolaires ne puissent être desservis, faute de conducteurs. Malgré la pénurie - toujours d’actualité - l’ensemble du service sera assuré.
5% de conducteurs de cars manquent toujours à l’appel dans les Hauts-de-France sur les 3 500 dont a besoin la Région. Malgré cela, à la rentrée, les 212 000 enfants pourront bénéficier du ramassage scolaire dans les mêmes conditions que la fin de l’année dernière. “Le pire aura été évité et ce n’est pas un miracle”, explique Xavier Bertrand, président de la Région, "puisque c'est grâce aux entreprises de transport qui se sont mobilisées”.
À l’initiative de ces entreprises, leur organisation interne va être temporairement modifiée : des mécaniciens, cadres ou fonctions supports qui ont leur permis, ainsi que des jeunes retraités, conduiront les enfants quotidiennement. “Ce sont des personnes expérimentées qui ont accepté de répondre à l’appel et qui effectueront des heures supplémentaires pour que la mission du service public soit assurée”, tient à préciser Xavier Bertrand. Sans cela, ce sont 6 000 à 10 000 enfants qui n’auraient pas pu se rendre à l’école, au collège ou au lycée en car scolaire.
En France, il manque 20% de conducteurs
Le vice-président chargé des mobilités, des infrastructures de transport et des ports, Franck Dhersin, prévient toutefois que des difficultés ponctuelles peuvent survenir dans les semaines qui suivent la rentrée, pour cause de maladie ou pour une différence entre les effectifs d'enfants ayant besoin du ramassage annoncés par les établissements scolaires et les effectifs réels.
Nous avons une solution solide et temporaire, mais il nous faut une solution durable.
Franck Dhersin, vice-Président de la Région Hauts-de-France chargé des mobilités, des infrastructures de transport et des ports.
“Nous avons une solution solide et temporaire, mais il nous faut une solution durable”, a déclaré Franck Dhersin. Le manque d’attractivité du métier continue en effet de faire peser un risque pour les années à venir, d’autant que de plus en plus de conducteurs s’approchent de l’âge de la retraite. “Nous travaillons avec l’Education nationale pour voir comment certains horaires pourraient être aménagés, ainsi que pour raccourcir le temps de trajet des enfants, notamment avec la sectorisation”, a annoncé Xavier Bertrand.
Réinventer le métier
L’amélioration des conditions de travail est ainsi en réflexion, pour compléter l'augmentation de 5% du salaire et la possibilité de passer le permis adéquat à 18 ans. La Région appelle également à diminuer le délai entre l’obtention du permis et la réception des documents, qui peut atteindre six semaines dans certains départements.
Pour que “la prochaine rentrée soit parfaite”, les Hauts-de-France sont également prêts à financer 1 000 places de formations, en regrettant toutefois que seules 53% des personnes formées accèdent à un emploi dans la Région, préférant parfois se tourner vers la RATP, plus avantageuse car elle propose des temps plein. À noter que depuis le 28 juillet, 250 à 300 conducteurs ont été formés et ont rejoint les effectifs des Hauts-de-France.