Panique à l'entreprise Maguin située à Charmes dans l'Aisne. Les convois exceptionnels transportant des tubes énormes destinés à l'agroindustrie ne peuvent plus emprunter certains axes routiers.
Les dirigeants de l'entreprise Maguin, située à Charmes (02) ne comprennent pas. "Il y a encore deux ans, nos convois de 120/130 tonnes pouvaient circuler sur les routes du département", confie Jean-Yves Martin, directeur de l'usine, "ce n'est désormais plus possible". L'entreprise, plus que centenaire fabrique des tubes tournants destinés à l'industrie sucrière. Elle emploie localement 250 personnes qui se demandent dans quelles conditions elles vont pouvoir continuer à travailler.
Trois communes ne veulent plus des convois exceptionnels
Ces équipements très volumineux sont exportés partout dans le monde, notamment en Russie, dans le nord de l'Europe ou en Australie. Pour les acheminer vers le port d'Anvers, ils doivent emprunter des itinéraires spécifiques et traverser une partie de l'Aisne. Depuis un an, cela n'est plus possible suite aux arrêtés municipaux pris par les communes de Laon, Soissons et Belleux, limitant ou interdisant le passage de ces mastodontes de la route. "Nous avons pris connaissance de ces décisions très brutalement et nous sommes face à une situation ubuesque "renchérit le dirigeant de la société Maguin.
Découper les pièces pour les faire passer!
Les cuves gigantesques qui sortent des ateliers peuvent mesurer 5m de diamètre et faire plusieurs dizaines de mètre de long. "Avec ces nouvelles contraintes, l'entreprise est obligée de découper les équipements pour pouvoir les transporter en Belgique chez un sous-traitant qui les réassemble chez lui avant de les remettre sur la route direction le port d'Anvers...C'est une situation complètement absurde !" s'insurge également Bruno Cocu, le maire de Charmes, ancien ouvrier de la chaudronnerie industrielle.
La préfecture de l'Aisne alertée
La crainte, c'est que l'entreprise soit contrainte de déménager à terme dans un territoire plus accessible afin de continuer son activité. " Nous avons déjà dû geler nos investissements et stopper les embauches" confie Jean-Yves Martin. On ne pourra pas tenir longtemps comme ça..." Depuis un an, la Préfecture de l'Aisne a été alertée mais rien n'a changé. L'Etat est sollicité pour effectuer les aménagements routiers nécessaires au passage sans encombre de ces convois hors-norme. Mais pour l'instant rien n'a bougé...