Dans son discours solennel qui a lancé hier jeudi la commémoration du centenaire de la Guerre 14/18, le chef de l'Etat ne s'est pas prononcé sur la réhabilitation juridique des soldats français qui avaient refusé d'aller au combat, abandonné leur poste ou qui s'étaient mutinés et furent fusillés.
On recense pas moins de 750 soldat exécutés. Selon un l'historien Frédéric Mathieu 54 d'entre eux ont été fusillés dans l'Aisne et 7 sont nés dans l'Aisne ou y étaient domiciliés. La réhabilitation de ces hommes dans la mémoire nationale est le dossier brûlant de ce centenaire. En effet tous ceux qui militent pour une réhabilitation collective attendent du président de la République un geste pour honorer le souvenir de ces soldats qui selon eux n'étaient pas des lâches mais simplement pour la majorité d'entre eux des hommes épuisés par un conflit et qui se sont rebellés contre le carnage de 14/18.
Parmi les soldats morts sur les poteaux d'exécution, "les fusillés pour l'exemple" sont un peu plus de 600 dans l'armée française. Tous ont été exécutés pour désertion ou mutinerie. Une poignée d'historiens se posent la question de leur réhabilitation, sont ils vraiment morts pour la France ? leur mémoire doit elle être honorée ? Voici des avis divergent dans ce grand format spécial 11 novembre 2012. Un débat et une polémique relancés par le discours de Lionel Jospin, alors premier ministre en 1998 au Chemin des Dames.
Extrait du Grand Format du 10 novembre 2012
Le centenaire de la Grande Guerre approche. Et l'on reparle des "fusillés pour l'exemple. Un rapport a été remis au mois d'octobre dernier au ministre des Anciens Combattants, Kader Arif. Il veut réintégrer ces hommes dans la mémoire collective. Il y a eu 650 fusillés. Faut-ils les réhabiliter en bloc ? Les historiens ont du mal à se mettre d'accord. Trente pages pour tenter de mettre fin à la polémique des fusillés de la Grande Guerre. Un sujet tabou, occulté par l'Etat Français jusqu'en 1998, année où le premier ministre Lionel Jospin aborde la question au cours d'une visite sur le Chemin des Dames.
C'est une commission d'historiens qui a rédigé ce rapport. Ecrit en moins de 4 mois, il fait la synthèse d'opinions très contrastées sans jamais prendre parti. Selon Denis Rolland : "le mérite de ce rapport est de poser le problème de façon claire. Les fusillés de la Grande guerre ne sont pas forcément des fusillés pour l'exemple, il y a des droits communs". Le rapport dit clairement que ce n'est pas aux historiens de dire ce qu'il faut faire, ils ne peuvent que donner des indications. Il propose quatre pistes de réflexions : ne rien faire, réhabiliter collectivement ou au cas par cas. La quatrième piste préconise une déclaration solennelle au plus haut niveau de l'Etat.Hervé François. Mais François Hollande a éluder la question lors de son discours solennel sur le lancement du centenaire de la guerre 14/18.