La fédération française de Volley-Ball a sanctionné le BOUC Volley de Beauvais par un retrait de neuf points dont deux avec sursis, à cause des dettes contractées par le club de l'Oise. Le président ne comprend pas et se prépare au combat sur les terrains juridique et sportif.
Eric Bataller a reçu la décision par mail, vendredi 6 février. Le Président du BOUC Volley de Beauvais a appris que la fédération française de volley-ball "confirme la décision de sanctionner administrativement" son club par un retrait de neuf points au classement de Ligue A masculine, "mais de l'assortir d'un sursis de deux points". Concrètement, le club de l'Oise perd sept points mais pourrait en perdre encore s'il délivre des informations inexactes ou incohérentes aux autorités d'ici la fin de saison.
Le BOUC Volley est ainsi sanctionné pour son déficit. Dévoilé fin décembre, il s'élève à 256.015 €. En réaction, la Ligue nationale de volley avait sanctionné le club d'un retrait de neufs points. "La Fédération n'a pas voulu déjuger la Ligue", analyse aujourd'hui Eric Bataller, qui était pourtant sorti confiant de son audience à la Commission nationale d'aide et de contrôle de gestion
Une peine historiquement lourde
Malgré le léger sursis, la sanction sportive "d'une sévérité exagérée" selon le président. "On peut pas comprendre une telle sanction alors qu'on a fait patte blanche, lance Eric Bataller. Une pénalité financière, pourquoi pas, mais pénaliser le club, donc les sportifs, les licenciés, c'est sévère. Ils ne sont pas responsables."
La Fédération et la Ligue créent une fracture avec les clubs. Elles se les mettent à dos.
Le week-end n'a pas suffi au président du BOUC Volley pour digérer la nouvelle. Aujourd'hui, il en veut à ses dirigeants.
"Le volley-ball n'a pas de visibilité, on n'en parle jamais, il n'y a pas de retransmissions télévisées, c'est un petit milieu qui veut grandir, constate Eric Bataller, alors je ne comprends pas que la Fédération et la Ligue créent une fracture avec les clubs. Où est la solidarité avec les dirigeants ?" Pour lui, cette sanction, "c'est se mettre les clubs à dos, c'est une rupture de confiance".
"S'il faut se battre, on va se battre"
Le club dispose de deux mois, à compter de la réception par courrier de la notification de décision - attendue mardi ou mercredi - pour demander une procédure de conciliation. Ce n'est qu'après cette étape qu'un recours devant le juge administratif est envisageable. "On peut faire appel, on étudie ça, confie Eric Bataller. S'il faut se battre sur le terrain juridique, c’est absurde, mais on va y aller, on va se battre."
Samedi, j'attendais une réaction des joueurs. On a fait un match de merde...
Mais le président veut surtout que la guerre soit remportée sur le terrain. Or samedi, juste après avoir appris la sanction, les joueurs ont raté leur première bataille contre Chaumont à domicile. Eric Bataller leur a fait part de son mécontentement : "J'attendais une réaction et on a fait un match de merde. Maintenant on va les mettre devant leur responsabilité. Moi, je ne peux plus rien faire. C'est à eux de prendre conscience qu'il faut qu'ils gagent, que c'est parce qu'on a mal joué qu'on est 9e aujourd'hui."
Avec deux matchs importants perdus (le premier était à Toulouse), le Bouc Volley a désormais trois points de retard sur Chaumont alors qu'il aurait pu en avoir 4 d'avance, même avec la sanction sportive. "C'est parce qu'on a mal joué qu'on est 9e aujourd'hui", affirme Eric Bataller, qui veut encore croire en son équipe cette saison : "Les autres clubs ont des matchs difficiles à venir. A terme, on peut encore finir dans les 5 ou 6 premiers."