Cinq représentants des anciens salariés du site Continental de Clairoix dans l'Oise, fermé en 2009, sont à Francfort ce lundi 9 mars pour rencontrer les dirigeants du groupe allemand, qui vient d'annoncer un bénéfice net record en 2014. Ils demandent l'arrêt d'un "acharnement judiciaire".
La bataille entre Continental et les anciens salariés du site de Clairoix dans l'Oise n'est pas terminée. Ce lundi 9 mars, des représentants du comité de lutte des ex-Conti rencontrent la direction du groupe en Allemagne. Ils demandent l'abandon des recours judiciaires entrepris par l'équipementier automobile.
Les prud'hommes de Compiègne avaient rejeté le motif économique du licenciement de près de 686 salariés après la fermeture de l'usine en 2009. Une décision confirmée en septembre 2014 par la cour d'appel d'Amiens. Les salariés ont touché entre 20 000 et 100 000 euros d'indemnités chacun selon leur expérience. "Une bonne partie d'entre eux étaient déjà surendettés", explique Antonio Da Costa représentant CFTC. Sauf que le 28 novembre, les dirigeants de Continental décident de se pourvoir en cassation. Les ex-Conti dénoncent un "acharnement juridique" et craignent aujourd'hui que ces indemnités leurs soient retirées si la Cour de la cassation renvoie l'affaire.
Pourquoi s'acharner sur les salariés ? Avec tous les divorces, les suicides qu'on a connus depuis la fermeture du site... On leur demande d'arrêter !
Pour Antonio Da Costa, le pourvoi en cassation ne mènerait nul part. Au-delà des 686 anciens salariés concernés ici, se joue aussi le sort de tous les autres, dont la procédure est encore en cours. Le licenciement de 134 ex-Conti sera jugé le 3 septembre prochain.
Un bénéfice exceptionnel pour Continental en 2014
Le 5 mars dernier, Continental a annoncé un bond de 24% de son bénéfice net l'année dernière. Le fabricant de pneus allemand a dégagé un bénéfice net de 2,38 milliards d'euros et un bénéfice d'exploitation de 3,35 milliards d'euros, en hausse de 2,5%. Des chiffres exceptionnels obtenus grâce à la baisse des charges financières, liée à la réduction de sa dette. Mais les affaires ont bien marché aussi, avec une hausse de 3,5% du chiffre d'affaires à 34,5 milliards d'euros.
Le groupe a aussi dévoilé une prévision à l'horizon 2020 de 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires. "L'équipement (des véhicules) en électronique et en logiciels va continuer à croître fortement", a assuré le patron de Continental, Elmar Degenhart, dans un communiqué.
Avec cette bonne santé affichée par le groupe, les anciens salariés de l'usine de Clairoix peuvent espérer que la direction acceptera de ne pas poursuivre les recours en justice quant aux versements de leurs indemnités.