Amiens : Le Pen rend une visite surprise à Whirlpool pour défier Macron

Duel autour de l'usine Whirlpool d'Amiens en ce troisième jour de campagne de l'entre deux-tous de l'élection présidentielle. 

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La présidente du Front National Marine Le Pen a surpris tout le monde ce mercredi. Elle a effectué une visite surprise à l'usine Whirlpool d'Amiens. Le jour même où Emmanuel Macron s'est annoncé dans la même ville. Le candidat d'En marche! doit rencontrer l'intersyndicale, à la chambre de commerce.

Retour sur la visite des deux candidats, E. Macron et M. Le Pen, à Amiens, le 26 avril. ©France 3 Hauts-de-France


Marine Le Pen est venue directement à l'usine pour critiquer ce choix : "Je suis au milieu des salariés qui résistent à cette mondialisation sauvage, je ne suis pas avec des représentants qui mangent des petits fours" , a déclaré la candidate du FN à la présidentielle. "Evidemment que c'est un message", a-t-elle continué. "Quand j'ai appris qu'Emmanuel Macron venait ici et qu'il n'entendait pas rencontrer les salariés, qu'il entendait pas venir sur ce piquet de grève (...), j'ai trouvé que c'était une preuve de mépris à l'égard de ce que vivent les salariés de Whirlpool". Elle s'est faite photographier aux côtés de salariés faisant des selfies. L'usine Whirlpool, qui emploie environ 300 salariés pour fabriquer des sèche-linges, doit être délocalisée en Pologne. Sa fermeture est programmée fin 2018.

"L'usine ne fermera pas"


Cette visite surprise a été "décidée à 10h" par la candidate du FN selon le comité local. Marine Le Pen a annulé tous ses rendez-vous de la matinée pour rencontrer les salariés du site d'Amiens en grève depuis lundi. Personne sur place n'a été prévenu de cette venue. Elle est arrivée un peu avant 13h et n'est restée qu'une quinzaine de minutes. Elle leur a annoncé que, si elle était élue le 7 mai prochain Présidente de la République, leur usine "ne fermerait pas" : Marine Le Pen entend pour cela injecter de l'argent public sur le site en attendant un repreneur. Elle a rappelé également sa proposition taxer de 35% les produits des marques ayant délocalisé des usines françaises.

Peu de médias étaient présents lors de cette visite express de Marine Le Pen comme le remarque un journaliste de France 3 Picardie. 


Réplique du tac au tac de Macron


Emmanuel Macron a répondu à ces attaques Emmanuel Macron réplique en annonçant qu'il se rendra également cet après-midi sur le site de l'usine Whirlpool. "Mme Le Pen est donc venue à Amiens parce que j'y venais. Bienvenue à elle", a-t-il réagi. Il a dénoncé une "utilisation politique", "puisqu'elle va haranguer des militants politiques sur un parking". 

Vers 15h, le candidat d'En marche! a donc eu un échange vif  avec des salariés de l'usine Whirpool menacée de fermeture à Amiens. "La réponse n'est pas la suppression de la mondialisation, ni la suppression des frontières. Ne vous trompez pas de combat!", a dit le finaliste de la présidentielle
"Il y aura toujours des entreprises qui se comportent mal (...) Il faut être dur avec elles, c'est pour cela que moi je prendrai toutes mes responsabilités sur le plan social", a affirmé le favori du second tour.

Lors d'un échange vif, parfois tendu, qui s'est prolongé pendant plus de 40 minutes, le candidat a tenté de répondre aux questions des salariés de l'usine, qui va être délocalisée en Pologne par le géant américain de l'électroménager. Comment maintenir de l'emploi "alors qu'en Pologne ils sont payés 2,75 euros de l'heure?", lui a lancé l'un d'entre eux. "Pourquoi tout le Nord il vote Front national?", s'est agacée une autre. "Oui, il y a quelque chose qui ne va pas", a déclaré l'ancien ministre de l'Economie.


"Je ne suis pas en train de vous dire que je suis en train de sauver vos emplois. Parce que personne ne peut le faire dignement", a-t-il poursuivi.

"Il y a le reclassement, le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), les repreneurs. La formation c'est pas des paroles en l'air", a affirmé le candidat.

"Vous voulez qu'on fasse des formations pour faire baisser le chômage, mais derrière y'a pas de travail!", s'est emportée une salariée. "Ça fait 20 ans qu'on ne forme plus personne. Vous m'attaquez moi comme personne, mais ça fait pas 20 ans que je fais de la politique. Si je ne connaissais pas vos angoisses, votre colère, je ne serais pas ici", s'est défendu M. Macron. Le candidat a ensuite été interpellé par le journaliste-documentariste François Ruffin.

"La mondialisation n'est pas heureuse. Il y a une France qui se porte très bien, mais là, vous êtes au milieu de celle qui se porte mal", lui a notamment lancé le candidat de La France insoumise aux législatives dans la Somme.

Ce chassé-croisé surprise fait monter d'un cran l'intensité autour de cette campagne de second tour. Les équipes des deux candidats ont présenté mercredi matin les affiches et slogans de cette fin de campagne: "Ensemble, la France!" pour M. Macron, "Choisir la France" pour Mme Le Pen, avec les deux concurrents en tenue bleue. Mme Le Pen avait continué mardi soir de pilonner son adversaire et son projet "fratricide". "Nous ne voulons pas d'une France totalement soumise", a renchéri mercredi David Rachline en référence aux électeurs "insoumis" de Jean-Luc Mélenchon.




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