Une altercation entre deux allocataires ce vendredi 10 avril a ravivé la peur des employés, confrontés à la violence au quotidien à la caisse d’allocations familiales de la Somme à Amiens. L'établissement, fermé pour la journée, verra l'arrivée d'un vigile dès lundi.
"Depuis une quinzaine de jours c'est de pire en pire", témoigne Eric Ferez, délégué syndical Force Ouvrière (FO) et secrétaire du comité d'entreprise, "des agents qui se font agresser, insulter". Ce vendredi 10 avril, une altercation entre deux allocataires a encore semé le trouble à la caisse d'allocations familiales de la Somme, à Amiens.Une jeune employée, chargée d'aiguiller les allocataires vers les différents guichets, aurait été bousculée dans la bagarre. Mais elle a surtout été très choquée. Eric Ferez, n'était pas sur place. Appelé en urgence par ses collègues, à son arrivée sur les lieux "quatre d'entre eux étaient en pleurs".
Un vigile dès lundi
Ce dernier événement a été la goutte d'eau qui a fait céder la direction. L'établissement sera bien surveillé par un vigile dès lundi. Une demande faite par les syndicats depuis plusieurs mois. Ils avaient même menacé d'exercer leur droit de retrait dès lundi si leur requête n'était pas acceptée par la direction qui refusait jusque là de faire appel à un agent de sécurité.
Même s'il reconnaît que ce n'est pas une solution miracle face à l'ambiance délétère dans ces institutions - un agent de la CAF de Lille a été victime d'une agression le 1er avril - pour Eric Ferez "le personnel se sentirait un peu plus en sécurité" en présence d'un vigile.
"Insultes, agressions sont devenues le quotidien"
A Amiens, un agent est en arrêt de travail depuis une quinzaine de jours. "Une allocataire a menacé de se suicider à nos guichets", explique le syndicaliste, qui travaille à la CAF depuis 32 ans.
"Une fois un homme m'a dit : je reviendrai avec un fusil. J'ai eu très peur", raconte-t-il même s'il reconnaît qu'il s'agit plus de menaces que de faits. Aujourd'hui des agents refusent de travailler au guichet par peur d'être confrontés à ce type de comportement.
Après les perturbations liées à la grève nationale ce jeudi 9 avril et la fermeture ce vendredi 10, les salariés redoutent la matinée de lundi prochain.
