"Ordonnance Macron, c'est toujours non (et pas merci)": des salariés de Whirlpool, Seita et Vivarte, entreprises en difficulté, ont lancé une pétition pour s'opposer aux projets d'ordonnances de l'exécutif pour réformer le code du travail.
"Monsieur Macron nous promet une 'Loi travail' XXL dès cet été (...) L'un de ses objectifs est de supprimer tout obstacle au licenciement dans les multinationales à partir de septembre prochain. Nous, salariés de Whirlpool, de Seita, de Vivarte et de nombreuses autres sociétés, seront sans doute licenciés dès septembre 2017 sur le fondement de ces nouvelles dispositions", expliquent les signataires.Si le gouvernement parvenait à mener sa réforme à terme, il s'agirait d'une "régression sociale sans précédent depuis le Front populaire", selon les signataires de la pétition.
"Tous ces salariés dont la restructuration est décidée et déjà mise en oeuvre, ne pourront plus contester leur licenciement pour motif économique en raison de la substitution de la notion de groupe par l'entité", explique Me Fiodor Rilov, à qui des salariés des trois entreprises ont donné mandat pour contester leur licenciement économique.
"En effet, pour procéder à des licenciements économiques en France, une multinationale n'aurait plus à faire référence aux chiffres de l'ensemble du groupe, mais seulement aux chiffres de sa filiale française", affirme-t-il.
"Un tour de passe-passe"
Ainsi, dans le cas de Whirlpool à Amiens, qui doit être délocalisée en juin 2018 en Pologne, "les salariés ne pourraient plus contester leur licenciement car ne serait plus pris en compte le groupe qui fait un milliard de bénéfices, mais les seuls chiffres français qui bien sûr sont mauvais".
Me Rilov dénonce ainsi un "tour de passe-passe car on aura provoqué des contre-performances dans ces usines alors que les profits restent toujours importants au niveau du groupe".
Le projet de loi autorisant le gouvernement à réformer le code du travail par ordonnances pour "rénover le modèle social" sera examiné en conseil des ministres le 28 juin, en vue d'une publication des ordonnances "à la fin de l'été".