9 militants de la Confédération Paysanne, dont Laurent Pinatel le porte-parole de l'organisation, sont convoqués mardi devant le tribunal correctionnel d'Amiens pour répondre de dégradations commises en septembre 2013 et en mai dernier sur la ferme des 1.000 vaches.
La justice reproche principalement à ces 9 opposants au projet, hommes et femmes, d'avoir commis des dégradations sur le chantier de la ferme à plusieurs reprises.
Le procès pourrait cependant être renvoyé à la demande des avocats des prévenus, a indiqué à l'AFP Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération Paysanne et poursuivi pour des faits commis en septembre 2013 et en mai dernier. Il affirme notamment que les avocats n'ont pas reçu toutes les pièces du dossier.
Dans la nuit du 11 au 12 septembre 2013, une vingtaine de personnes s'était introduite sur le chantier de la ferme des 1.000 vaches à Drucat près d'Abbeville dans la Somme, pour immobiliser les engins de chantier et produire un immense tag de 250 m de long stipulant "Non aux 1.000 vaches", une action revendiquée par la Confédération Paysanne.
Le 28 mai dernier, une cinquantaine d'agriculteurs venus de toute la France avait pénétré sur le chantier de la ferme afin de "démonter" une partie des installations, selon la Confédération paysanne.
Le porteur du projet avait parlé lui de "saccage", évoquant des dégâts qui devaient dépasser "vraisemblablement les 100.000 euros".
"Ils n'ont rien cassé, c'est du démontage de pièces boulonnées. J'ai hâte de voir les factures et les devis de réparation, il va y avoir matière à discussion", a déclaré à l'AFP Djamila Berriah, une des avocates des prévenus. "Si c'est de la dégradation légère, on n'est plus sur du délit, mais sur de la
contravention, donc plus sur les mêmes chefs de prévention", a-t-elle ajouté.
Un rassemblement de soutien
Même si le procès devait être renvoyé, la Confédération paysanne a d'ores et déjà prévu un grand rassemblement de soutien et attend 400 à 500 personnes devant le palais de justice d'Amiens, mardi."Ca nous semble important de rappeler pourquoi on s'oppose à cette ferme-usine et pourquoi ça nous semble être le symbole de tout ce qu'il faut absolument ne pas voir naître dans l'agriculture avec des gens qui ne sont pas agriculteurs et qui viennent investir dans le métier pour le détourner de sa fonction première", a déclaré à l'AFP Laurent Pinatel.
La ferme des 1.000 vaches est en cours d'achèvement, mais en raison des dégradations subies lors de l'intrusion le 28 mai des militants de la Confédération paysanne et des congés d'été des équipes de construction, son ouverture a dû être repoussée de plusieurs semaines, selon le directeur d'exploitation, Michel Welter, qui préfère rester évasif: "Quant à savoir à quelle échéance la ferme commencera à fonctionner, cela dépend de la fourniture des pièces (...) qui ont été emportées".
L'ouverture était à l'origine prévue au 1er avril, puis, en raison des rigueurs de l'hiver, au 1er juillet. Une première intrusion le 16 janvier avec dégradation des ferraillages du ciment armé a retardé de 15 jours les travaux. L'intervention du 28 mai l'a encore repoussé à une date ultérieure, qu'il n'a pas voulu préciser. Mais il espère le lancement " avant la fin de l'année".