Le syndicat de police Unsa a vivement réagi dimanche aux plaintes visant principalement les forces de sécurité, qui doivent être déposées cette semaine par des migrants de Calais pour "violences" à leur encontre, estimant qu'il s'agissait d'affirmations "indignes et infondées".
"Pour l'Unsa Police, ces graves affirmations, indignes et infondées, expriment une vision politique, partiale et unilatérale des problématiques soulevées à Calais", affirme le syndicat dans un communiqué.Selon l'Unsa, "ce mode de communication obsolète", visant "à faire le buzz", ne participe "aucunement à la résolution des enjeux qui nous sont imposés". "L'Unsa Police rappelle que plusieurs dizaines de policiers ont été blessés lors de heurts avec les migrants, dans l'indifférence totale de ces associations ayant apparemment l'indignation à géométrie variable", ajoute le syndicat.
Vendredi, les responsables du "centre juridique", fondé le 4 janvier et qui s'est doté d'un mini-local en dur dans la "Jungle", le camp des migrants de Calais, ont déclaré à la presse avoir mené à bien "400 consultations" de migrants destinées à "les informer sur leurs droits légaux".
"Parmi ces 400 entretiens, nous avons eu 50 témoignages de violences qui ont été" commises "par des policiers ou des milices civiles", a assuré l'une des responsables du centre, Marianne Humbersot.
"Sur les 50 témoignages, nous avons pris le temps et le soin de monter les dossiers pour déposer dix plaintes en bonne et due forme, dont huit à l'encontre des forces de l'ordre", les deux autres visant des civils, selon Me Raymond Blet, un autre responsable du centre.
Lors d'un point de presse vendredi sur l'action de l'État dans le camp de la lande à Calais, la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, s'est montrée circonspecte : "Il faut être très prudent, car nos policiers font déjà un travail difficile, il faut aussi respecter les forces de l'ordre." "Qu'ils (les migrants, ndlr) signalent ces faits, une enquête sera faite", a-t-elle ajouté. Selon elle, "ces actes malveillants" peuvent avoir été commis par des personnes qui "prenaient l'apparence de policiers".