En pleine crise du coronavirus, l'augmentation des lingettes jetées dans les toilettes agace les professionnels de l'eau

En cette période de confinement et de mesures d’hygiène renforcées, les lingettes désinfectantes sont fréquemment utilisées et finissent très souvent dans les toilettes ! Un fléau contre lequel les professionnels de l’eau tirent la sonnette d’alarme.
 

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C’est un petit geste qui peut paraître anodin, et pourtant... Les lingettes jetées dans les toilettes génèrent des centaines d’interventions pour déboucher les canalisations d’eaux usées et préserver les stations d’épuration. Le phénomène n’est pas nouveau mais prend une ampleur particulière depuis le début de la pandémie.
 

Fléau des canalisations


Ces lingettes désinfectantes sont régulièrement utilisées pour l’entretien des intérieurs et leur nombre ne fait qu'augmenter dans les canalisations de nos villes et villages. Nathalie Davoisne, du Centre d’information sur l’eau rappelle que "Les trois-quarts des interventions des équipes d'entretien sont liées à ce fléau, ce qui perturbe l’activité de maintien des réseaux d’eau et d’assainissement ".
 
Avec la crise du coronavirus, les effectifs sont sensiblement réduits. Les services de l’eau aimeraient se concentrer sur leurs missions premières et indispensables : la distribution d’eau potable et l’assainissement des eaux usées.
 


Avec le coronavirus, 2 fois plus d’interventions d’urgence


Chez Veolia Eau Région Hauts-de-France, on prend la situation très au sérieux. 420 000 abonnés dans le Nord-Pas-de-Calais, ce qui représente 1,2 million d’habitants, une centaine de stations d’épuration et 6 300 kilomètres de canalisations.
 
 

Frédéric Haas, le directeur de la communication, souligne que " les lingettes, tout comme les cotons tiges ou les gants jetables, représentent 70% des interventions d'urgence contre 15 à 30% habituellement. Le rejet de lingettes dans le réseau occasionne déjà au quotidien des problématiques, mais la situation est d'autant plus cruciale en période de confinement car nos agents doivent intervenir sur l'espace public et se concentrer sur les missions essentielles.

Par exemple, sur le territoire Artois-Douaisis, qui couvre les zones de Lens-Liévin et Hénin-Carvin, soit 195 000 abonnés, on a de 40 à 50 interventions d’urgence par semaine, pour déboucher le réseau. C’est deux fois plus qu’en temps normal."

 

Les toilettes ne sont pas des poubelles


Une situation identique dans toute la France qui prend l'ampleur d'un phénomène national. Nathalie Davoisne, du Centre d’information sur l’eau, souhaite faire appel au civisme de chacun d'entre-nous : "Faisons en sorte, chacun à notre échelle, de réduire les risques d’encombrement des canalisations, nos toilettes ne sont pas des poubelles, alors n’y jetons plus nos lingettes. Un simple geste solidaire et citoyen."
 
 
Pour éviter d'ajouter à la difficulté de travail des équipes, il suffit donc de jeter les lingettes dans sa poubelle. Elles seront ensuite traitées ou incinérées. Ou mieux, encore éviter d'en utiliser. 
 

 

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