Pourquoi le gouvernement belge risque d'imploser à tout moment

Le parti nationaliste flamand N-VA met la pression sur le gouvernement belge, à quelques jours d'une conférence des États membres de l'ONU à  Marrakech.

Le gouvernement du Premier ministre belge Charles Michel vit peut-être ses derniers jours. La signature ou non d'un pacte de l'ONU sur l'immigration (ou "Pacte de Marrakesh") est au centre d'un vif débat entre la majorité nationaliste du parti flamand N-VA incarnée par Bart de Wever et les [conservateurs modérés] menés par le Premier ministre Charles Michel.

Les nationalistes menacent de faire tomber le gouvernement si celui-ci signe le pacte.

 

Que dit ce pacte ? 

Le pacte est un texte de 25 pages, non-contraignant et qui recense plusieurs principes (défense des droits de l'homme et des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale...) ainsi qu'une vingtaine de propositions visant à aider les pays à faire face aux migrations, par exemple en facilitant l'information, l'intégrations des migrants, etc.
 
Concrètement, il s'agit d'un "pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières" qui devra être discuté par les États membres de l'ONU les 10 et 11 décembre. Il tente d'encadrer les migrations, que l'on peut difficilement empêcher, et faire en sorte qu'elles se fassent de manière apaisée.

 

Pourquoi cela pose problème ?

Ce pacte est critiqué par de nombreux partis d'extrême-droite en Europe. En France, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a appelé dans un tweet à "refuser de ratifier ce texte insensé, ce pacte diabolique". 

En Belgique, Bart de Wever – également maire d'Anvers – craint que les juges belges pourraient s'appuyer sur ce texte pour remettre en cause la politique migratoire du gouvernement et leur volonté d'"interdire l'immigration illégale".

Or, même si le N-VA a reçu le plus de voix lors des élections fédérales de 2014 (20,4%), le gouvernement belge est constitué d'une coalition qui compte également trois autres partis : les libéraux du MR (9,64%) auquel appartient Charles Michel et de l'Open VLD (9,78%) ainsi que les chrétiens-démocrates du CV&V (10,85%). Et ces trois partis entendent bien soutenir le pacte.
 
 

Que va-t-il se passer ?

Bart de Wever ne mâche pas ses mots lorsqu'il critique la position du gouvernement. "Nous ne soutenons pas un gouvernement qui irait à Marrakech" a-t-il notamment averti. De son côté, le Premier ministre Charles Michel a confié que le gouvernement traversait en effet un moment "difficile". Au Parlement, il a affirmé sa volonté de signer le pacte : "Je suis Premier ministre et j'irai à Marrakech."

Lundi, sur un plateau de télévision, le professeur de sciences politiques Dave Sinardet assurait que la chute du gouvernement était "de plus en plus probable quand on écoute les déclarations des uns et des autres."

Entre 2010 et 2011, la Belgique a établi le record du pays ayant vécu le plus longtemps sans gouvernement, soit 541 jours ininterrompus.
 
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