Protocole sanitaire renforcé dans les établissements scolaires : "la réalité sur le terrain est vraiment différente"

Pour pouvoir continuer à accueillir les élèves malgré le reconfinement lundi 2 novembre, les établissements scolaires ont dû mettre en place un protocole sanitaire renforcé. Une rentrée chaotique pour les syndicats enseignants qui dénoncent de nombreuses incohérences.

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Ce lundi 2 novembre, un protocole sanitaire renforcé a été mis en place dans les établissements scolaires afin de pouvoir continuer à accueillir les élèves malgré le reconfinement imposé depuis vendredi 30 octobre. Selon le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, ce protocole signifie : "le fait de se laver les mains régulièrement, de porter un masque y compris pour les élèves de l'école élémentaire, le fait de pouvoir aérer les classes régulièrement, le fait d'avoir des cohortes d'élèves dans les moments collectifs, comme la cantine ou la cour de récréation, plus espacées." 
 


Dès vendredi, pour éviter notamment ce brassage d'élèves, l'organisation dans les établissements scolaires a été quelque peu chamboulée. "On a modifié les emplois du temps ce week-end pour que les élèves circulent le moins possible dans les couloirs. Ils vont désormais rester là où ils sont et ce sont les enseignants qui vont changer de salles. Cela évite le brassage des élèves et les croisements dans les couloirs", explique Christophe Godeau, principal du collège Gabrielle-Marie Scellier à Airaines (Somme).

Après les vacances de la Toussaint, la rentrée s'est déroulée dans ce collège de la Somme en présence du recteur d'Académie d'Amiens. Pour lui, les mesures d'hygiènes sont respectées. "On est en sécurité dans le cadre de l'école, affirme Raphaël Muller. Le travail qui a été accompli depuis le printemps dernier fait que les règles sanitaires sont pleinement appliquées dans les classes et les établissements scolaires."

"Si on veut respecter ce protocole, il faut plus de personnel"

Un sentiment qui n'est pas partagé par les syndicats enseignants. Ils nous confiaient déjà leur inquiétude avant la rentrée et dénonçaient des incohérences, notamment par rapport au port du masque dès l'âge de 6 ans. "On nous disait que le port du masque par les enfants, c'était contre-productif, parce qu'ils risquaient de propager encore plus le virus avec leurs mains. Apparemment, on a changé de doctrine...", ironisait Maxime Paruch, secrétaire départemental du SE-UNSA dans la Somme. 

"Le port du masque je ne suis pas contre, confie aujourd'hui Pierre Ripart, secrétaire départemental du SNUipp-FSU de l'Oise, mais on nous dit qu'il n'est pas recommandé de le porter durant les activités sportives. À la récré, les enfants courent, jouent au foot... Donc d'un côté on nous dit qu'il est possible de le retirer et de l'autre on a des inspecteurs qui nous disent de le garder."

Dans un tract intersyndical, les syndicats enseignants de la Somme dénoncent également des mesures qui selon eux "ne garantissent pas de protection face à la maladie." "Pour appliquer une distanciation physique efficace, les effectifs des classes doivent être réduits", indique le communiqué. Mais pour dédoubler les classes, il faut du personnel. "La réalité sur le terrain est vraiment différente. Si on veut respecter ce protocole il faut plus de personnel, et malheureusement aujourd'hui ce n'est pas ce qui est prévu. Il y a même des postes de remplaçants qui ont été supprimés", dénonce Pierre Ripart. 
 
Les syndicats n'écartent pas la possibilité d'une grève dans les prochains jours. Un préavis a déjà été déposé par le syndicat SNES-FSU du 2 au 7 novembre. 
 
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