Plusieurs groupes de supporters du RC Lens ont appelé à boycotter le match de Ligue 2 ce mardi soir contre Brest pour protester contre l'interdiction de stade des ultras des Red Tigers, annoncée lundi soir par le club.
La réunion entre Gervais Martel, le président du RC Lens, et les groupes de supporters a duré près de deux heures lundi soir au Stade Bollaert-Delelis. A la sortie, les visages étaient fermés. Les représentants des ultras des Red Tigers, désormais interdits de stade jusqu'à nouvel ordre, n'ont pas souhaité s'exprimer, visiblement assommés par cette sanction décidée après les incidents survenus au Havre.
Parmi les autres groupes, on semble aussi abasourdi. Régis Cailliau, membre des "Musiciens du Kop", est l'un des seuls à avoir accepté de ne nous parler au sortir de cette réunion. "Ceux qui ont vraiment foutu le brun, il y a des moyens vidéos normalement pour contrôler, ils auraient donc pu être écartés comme ça, mais pas en pénalisant tout le monde, c'est injuste", estime-t-il. "On sanctionne 400 supporters d'un coup, c'est pas normal".
Solidarité d'autres groupes de supporters
Outre les heurts avec la polcie au Havre, Gervais Martel accuse les Red Tigers d'être mêlés à plusieurs incidents lors de matches à l'extérieur qui auraient déjà coûté 100 000 euros au club cette saison. Il les accuse aussi de démonter les sièges installés dans le kop de la tribune Marek, les ultras préférant encourager leur équipe debout, et d'avoir provoqué plusieurs fois l'effondrement de barrières à Bollaert-Delelis.Mais la sanction visant les Red Tigers passe mal auprès d'autres groupes de supporters. Les North Devils, KSO, Captain Siko, Galiboys et Magic Lens appellent à boycotter le match à domicile ce soir contre Brest en signe de solidarité.
Posté par Cap'tain-Siko Galiboys Officiel sur lundi 1 février 2016
L'avocat Pierre Barthélemy, spécialiste du mouvement ultra, conteste lui aussi la sanction visant l'ensemble de ce groupe de supporters. "Dans les textes, il y a trois possibilités d’interdire quelqu’un dans un stade : l’interdiction judiciaire par un juge, l’interdiction administrative par un préfet et l’interdiction par le club pour une personne qui refuse de se soumettre au règlement intérieur du stade", a-t-il expliqué à 20 Minutes. "On ne peut pas interdire tous les membres d’une association pour des faits commis par une partie de ses membres. C’est une sanction collective pour des faits individuels. C’est de la discrimination et c’est interdit".