Rio 2016 – Football : les cinq secrets de Kheira Hamraoui

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Les Jeux olympiques 2016 arrivent à grand pas. À cette occasion, la rédaction web de @F3nord vous présente les sportifs qui défendront les couleurs nordistes à Rio. Aujourd’hui Kheira Hamraoui, talentueuse milieu de terrain roubaisienne, timide et combative.

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« La discrétion est le plus habile des calculs », clamait Honoré de Balzac dans la fille aux yeux d’or. Deux siècles plus tard, avec sa crinière dorée, Kheira Hamraoui fuit les médias. Qui plus est, la communication verrouillée de la fédération française de football empêche les joueuses de s’épancher. Tirer le portrait de la sobriété incarnée se transforme en parcours d’obstacle. Une chose s’avère certaine, la milieu relayeuse lyonnaise veut devenir championne olympique, comme elle l'a confié à Foot d'Elles : « Dans nos têtes on pense toutes aux jeux.»

Dans les colonnes de Surface Magazine, elle précise :  « J'espère devenir championne et offrir une médaille à la France. On n'a pas encore gagné de titres. En remporter un changerait tout. On ne veut pas reproduire les mêmes erreurs (NDLR : les Françaises ont terminé quatrième de la coupe du monde 2011 et des JO de Londres 2012). On sera encore plus à fond et je pense que ça peut le faire. »

Famille de boulangers pâtissiers

Rien ne prédestinait Kheira Hamraoui au football, encore moins à la professionnalisation. Dans sa famille, ses parents et ses frères s’affèrent autour des fourneaux. « Petite, j'écrivais sur les murs de la boulangerie de ma mère : je veux être footballeuse professionnelle. Le monsieur qui l'a rachetée a même pris des photos avant de la refaire », raconte la malicieuse Kheira dans Le Parisien.

Trois de ses frères ont repris les deux boulangeries de sa maman Madjouba désormais à la retraite. Toujours dans Le Parisien, elle explique : « Mes quatre grands frères ne sont pas du tout mordus de foot. Limite, ils ne savent pas jongler. Ils me disaient même en rigolant d’arrêter le football qui ne mène à rien. C’est vrai que devenir professionnel, pour une fille, ça n’était pas possible à l’époque. J'en rigole maintenant que c'est mon métier. »


Parcours exemplaire

Battante, Kheira s’est accrochée, faisant fi de toutes les remarques plus ou moins sexistes. « Je jouais dans la rue du matin au soir, je ne voulais faire que ça. Je vivais dans un quartier un peu fermé à l'époque où les filles ne pouvaient pas jouer au foot », détaille-t-elle au journal francilien. Jusqu’au jour où le club sport et culture de l’Hommelet à Roubaix, chantre de la diversité, ne se décide à l’accepter après l’avoir refusée. « Je suis devenue la chouchoute de l'équipe, on me défendait quand il y avait des réflexions des adversaires. » En 2007, sous les couleurs d’Hénin-Beaumont, elle marque un triplé contre Saint-Étienne : « je la veux ! » dira le président stéphanois en fin de rencontre.

Suite à 4 ans pleins au PSG et peu après son premier but en équipe de France, elle signe à l’Olympique lyonnais. « C'est beau de rejoindre la meilleure équipe d'Europe. J'ai construit mon chemin doucement mais sûrement. Il va falloir que je montre de quoi je suis capable pour gagner ma place de titulaire indiscutable », confie-t-elle au magazine Surface.

Travailleuse hors pair et parfois reprise de volée

La sentinelle d’origine kabyle s’identifie beaucoup au parisien Thiago Motta chez les garçons. Elle rappelle qu’elle en a bavé pour en arriver là : « Je n’ai  pas claqué des doigts, j'ai travaillé comme une malade. ». Mais c'est bien sa rage et saténacité qui lui ont permis d'y arriver. Dans Foot d'Elles, elle indique : « Je ne doute pas de moi et je continue à bosser. Le travail finit toujours par payer. Si je veux devenir la meilleure, il faut que je travaille deux fois plus. Le football, c’est la concurrence, il faut l’accepter. »

Elle admet nécessiter quelques réprimandes pour avancer. « Il faut me piquer parfois. Mais je ne suis pas du genre à lâcher. Je regarde toujours devant et même à l’entraînement je veux tout gagner. »


« Je n’ai rien à voir avec ce que je dégage »

Kheira ne se laisse pas approcher facilement et admet qu’on puisse le lui reprocher. « Au fond de moi je suis timide uniquement avec les gens que je ne connais pas. Ça passe pour de l'arrogance pour certains », dit-elle au Parisien.

Elle confie à Surface Magazine : « Tous ceux qui me connaissent me disent que je n'ai rien à voir avec ce que je dégage. Je ne suis pas hautaine, je n’arrive pas à aller vers les gens tout simplement. ». Elle se juge « agressive », virile mais correcte : « J’ai toujours eu ce côté agressif en moi. Quand j'étais petite je jouais tout le temps avec les garçons. Ils me mettaient des coups et ils m’ont appris à me battre. » Elle affirme rester étrangère au caractère qu’on peut lui prêter et conclut : « Je ne regarde pas ce que font les autres. »

Roubaisienne à moitié assumée

Fille du quartier roubaisien de l’Hommelet, Kheira semble parfois renier ses origines. « Je dois avouer qu’elle n’assume pas toujours d’être Ch’ti », a reconnu sa coéquipière Sabrina Delannoy dans un sourire avant le départ des filles à Rio. « On la chambre pas mal, elle affirme qu’elle ne comprend pas le patois mais ce n’est pas vrai ! »

Toujours positive et joyeuse, elle reste très liée à sa famille. « Le championnat allemand m'intéresse vraiment mais partir loin de ma famille… c’est déjà compliqué de me retrouver aussi éloigné d’eux aujourd’hui », livre-elle au magazine Surface.

À dix mille kilomètres de là, Kheira et ses coéquipières vont tenter de vaincre le signe indien et ramener une médaille. Balzac en était convaincu : « La résignation est un suicide quotidien ».



Les dates clés

13 janvier 1990 : naissance à Croix
2011 : vainqueur du challenge de France (équivalent de la coupe de France) avec Saint-Étienne
2012 : première sélection en équipe de France
14 mai 2015 : finaliste de la ligue des champions avec le PSG
12 avril 2016 : premier but en équipe de France contre l’Ukraine (4-0)
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