Les Jeux olympiques arrivent à grand pas. A cette occasion, la rédaction web de France 3 Nord Pas-de-Calais vous présente les sportifs qui défendront les couleurs nordistes à Rio. Aujourd’hui Sabrina Delannoy, patronne du Paris Saint-Germain, relayeuse nordiste exemplaire.
Elle ne fait pas vraiment parler d’elle. Le public ne retient pas son nom en premier. Pourtant, Sabrina Delannoy fait partie des meubles du football féminin français. Capitaine pendant huit ans du Paris Saint-Germain, figure de l’équipe de France, la défenseur prend part à tous les rassemblements des Bleues depuis 2013.
Sabrina compte ramener une médaille de Rio à la France pour « récompenser le travail de toute une équipe ». Une consécration pour des bleues qui échouent régulièrement au pied du podium depuis la coupe du monde de 2011 et pour Sabrina, une de ses vice capitaines, qui « rêve de marquer un but important en sélection ».
Née avec un ballon dans les pieds
D’une voix calme et posée, elle se raconte sans concession. Sa famille passionnée de football lui a montré la voie. Sabrina Delannoy n’a rien connu d’autre que le ballon. « Dès que j’ai su marché je me suis retrouvée avec un ballon dans les pieds. A 5 ans, j’étais déjà inscrite dans le club près de chez moi (NDLR : l'US Ham-en-Artois puis l'ESD d'Isbergues). Jouer avec les garçons jusqu’à 14 ans, âge de la fin de la mixité autorisée, m’a laissé d’excellents souvenirs. » Seule fille dans ce milieu de testostérones, elle raconte : « J'ai vécu des moments très forts avec eux et surtout j’ai appris à prendre du plaisir à jouer au football ».Capitaine à la barre du PSG
En 2007, l’entraîneur du Paris-Saint-Germain la propulse capitaine du club. Elle assume cette responsabilité pendant huit ans avant de remettre le brassard l’an dernier. « Cela ne me demande rien de particulier. C’est naturel pour moi de me préoccuper des autres. Je suis quelqu’un de très altruiste, je fais le relais entre les joueuses et le staff et je veille à ce que tout le monde se sente le mieux dans l’équipe. Je persévère et je cherche à montrer l’exemple. » Mais hors de question pour elle d’élever la voix : « Je n’aime pas faire la grande gueule. Je ne remue pas mes troupes. J’ai une manière bien à moi de motiver le groupe. Je reste calme et sereine, je suis attentive et à l’écoute. Je souhaite que chaque fille se sente bien, qu’elles me considèrent et me fassent confiance. »Le pénalty de la révélation
La confiance, c’est le club entier du PSG qui lui a donnée. Le 29 mai 2011, tout Paris s’en remet à elle pour qualifier pour la première fois le club en Ligue des champions : « Nous disputons contre Montpellier la dernière journée du championnat de France. Nous devons absolument gagner pour leur passer devant. Mais nous ne parvenons pas à marquer et dans les arrêts de jeu, le score reste nul et vierge. L’arbitre siffle un pénalty. C’est toujours moi qui les tire. Je me mets dans une bulle et je fais abstraction de l’enjeu. Je sais les tirer, j’en marque des tonnes à l’entraînement. »Elle imagine qu’elle a cinq ans et qu’elle s’amuse dans une cours de récréation : « Il n’y a que lorsque je prends du plaisir que je suis aussi forte. Finalement je le marque. C’est sans doute le plus fort moment de ma carrière, une libération d’émotion extraordinaire. Un moment unique que seul les sportifs peuvent comprendre. »
« Je n’oublie pas d’où je viens »
Béthunoise, Sabrina Delannoy garde le contact avec le Pas-de-Calais. Pour elle, il n’y a rien de plus important que ses racines : « Il ne faut pas oublier d’où on vient. J’ai des liens solides avec la région, j’y retourne plusieurs fois par an. Mes proches m’ont toujours soutenue et cru en moi. Ils sont présents dans les moments compliqués et je leur dois beaucoup. »Au Nord, c’était le gazon
Trois autres nordistes l’accompagnent dans cette aventure des jeux olympiques. Tout sauf une surprise pour Sabrina. « Je ne vous apprends rien si je vous dis qu’on est une terre de football », s’amuse-t-elle en riant. « Non c’est vrai qu’on a toujours été performantes dans les sélections régionales. Je crois qu’on a d’excellentes structures, le pôle à Liévin fait du bon travail depuis plusieurs années. On donne leur chance aux filles depuis longtemps et on profite d’un bon encadrement. On doit être en avance par rapport aux autres régions. »Comment se passe la cohabitation entre Nordistes ? Sabrina nous livre quelques secrets de vestiaire : « Claire Lavogez est notre jeune qui nous apporte un grain de folie. Amandine Henry, notre capitaine, est une vrai machine de guerre, très puissante. Elle ne se prend pas la tête, elle garde le sourire et elle ne rechigne pas à la tâche. Elle fait une carrière formidable et c’est génial qu’elle représente la région. Kheira Hamraoui, bon, je dois avouer qu’elle n’assume pas toujours d’être Ch’ti. On la chambre pas mal, elle affirme qu’elle ne comprend pas le patois mais ce n’est pas vrai ! »Part 1 finie, l'aventure continue en route pour #Rio2016 ! Rdv à #Clairefontaine mardi pour la suite #Bleue pic.twitter.com/5z7hnH4RvQ
— Sabrina Delannoy (@SabDelannoy) 8 juillet 2016
Sabrina Delannoy en 6 dates
18 mai 1986 : naissance à Béthune2003 : premier match de première division pour le CNFE Clairefontaine
2010 : vainqueur du challenge de France (équivalent de la coupe de France) avec le PSG
25 septembre 2013 : premier but en équipe de France contre le Kazakhstan
28 novembre 2013 : capitaine pour la première fois de l’équipe de France contre la Bulgarie (victoire 14-0)
14 mai 2015 : finaliste de la ligue des champions avec le PSG