Adam Moussa, un jeune réfugié originaire du Soudan et qui réside désormais à Roubaix, remue ciel et terre pour constituer un véritable club de football, avec d'autres réfugiés rencontrés à Calais. Objectif : mettre en avant leur volonté d'intégration... et pourquoi pas gravir les divisions ?
"On ne va pas commencer en Ligue 2... Mais pourquoi pas y arriver un jour", plaisante Adam Moussa au téléphone. Arrivé en France il y a un peu plus de deux ans, ce jeune réfugié soudannais de 24 ans réside désormais à Roubaix. Il s'est mis en tête, avec 23 autres joueurs, réfugiés eux-aussi, de constituer un club de football. "Ce qu'on voudrait, c'est apprendre d'un vrai entraîneur, sur un vrai terrain, et monter peu à peu en division", explique le jeune homme.
En attendant, l'équipe s'entraîne tant bien que mal à Villeneuve-d'Ascq, tous les samedis après-midi. "Ce serait une manière de montrer notre volonté d'intégration, de montrer une meilleure image des réfugiés", poursuit le jeune homme. Comme ses camarades, Adam Moussa est arrivé en France direction Calais, dans l'espoir de passer en Angleterre. Avant d'obtenir l'asile en France. "Je suis retourné à Calais la semaine dernière, j'y ai rencontré des migrants. Je leur ai dit qu'on était bien ici, en France", poursuit Adam Moussa.
C'est à Calais, dans la "Jungle", que l'équipe de football s'est constituée. "Plusieurs personnes jouaient au football dans les allées. Et puis un jour, alors que j'étais à Croisilles, Lilian Thuram est venu. On s'est tous rencontrés à ce moment-là", sourit le milieu défensif. A l'époque, nous avions assisté à la rencontre :
Un seul lien : le sport
Depuis, tous ont obtenu un titre de séjour et continuent à jouer ensemble. Parmi les 24 joueurs de cette équipe, plusieurs nationalités. "La plupart d'entre nous venons du Soudan, mais il y a aussi des Afghans, des Érythréens, des Somaliens...", explique Adam Moussa.
Aujourd'hui, outre leur statut de réfugié, c'est l'amour du ballon rond qui les rassemble, mais aussi un certain talent. Certains vivent à Roubaix, mais aussi Tourcoing, Lille et Villeneuve-d'Ascq.
"Quand j'étais au Soudan, je jouais au club d'Al Tahrir, on jouait en championnat", se souvient Adam. "Les autres aussi ont un bon niveau." Ici, ne reste plus qu'à trouver les bons maillots.