Une star du football à Croisilles. Lilian Thuram était présent ce samedi pour un match entre une équipe locale et une équipe composée de migrants arrivés dans la commune il y a quelques semaines.
C'est bien plus qu'un match de foot qu'est venu jouer et soutenir Lilian Thuram. Ce samedi matin, à Croisilles, le champion du monde de football en 1998 et président de la Fondation à l’éducation contre le racisme a voulu porter un message de solidarité et d'accueil.
Après avoir inauguré le terrain synthétique, Lilian Thuram a donné le coup d’envoi d’un match amical entre l’équipe senior de l’US Croisilles et une formation du Centre d'accueil composée de Soudanais, ex-migrants de Calais. Depuis un mois, certains d'entre eux s'entraînent avec le club.
Le champion du monde a aussi chaussé les crampons quelques minutes. "Très souvent le foot est décrié, mais le foot c'est avant tout construire des liens entre des personnes qui ne se connaissent pas, qui partagent le bonheur de jouer ensemble, de s'affronter parfois, mais toujours dans la bienveillance", a
ajouté le champion du monde 98.
Le centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Croisilles accueille trente-sept migrants évacués de la «Jungle » de Calais. L'annonce de l'ouverture de ce CAO dans une ancienne maison de retraite, avait suscité plusieurs manifestations à l'initiative notamment du Front national. Pendant une dizaine de jours, ces rassemblements ont réuni entre 50 et 200 personnes. Mais, selon le maire PS Gérard Dué, depuis l'arrivée des réfugiés, les choses se sont calmées.Lilian Thuram et Pascal Brice ont chaussé leurs baskets pour jouer au football avec les réfugiés face à l'US Croisilles pic.twitter.com/3DJRvp1BRC
— Zoé Leroy (@zoeleroy) 10 décembre 2016
"C'est l'histoire de l'être humain de pouvoir rêver à un monde meilleur, à une vie meilleure, et c'est toujours triste quand il y a des personnes qui ne comprennent pas ça et qui rejettent les autres", a poursuivi M. Thuram.
En novembre, l'ancien Premier ministre Manuel Valls avait appelé à Croisilles les Français "à ne pas avoir peur" des réfugiés, assurant qu'"un grand pays" pouvait accueillir "quelques dizaines de milliers" de demandeurs d'asile. L'US Croisilles a finalement gagné le match (6-2). Mais, pour Ismaël, un migrant soudanais "il n'y a pas de perdants, pas de gagnants". "C'est juste un match amical, les scores ne comptent pas, tout le monde avait le sourire, l'ambiance était bonne et mes amis ont eu de la chance de jouer avec un champion du monde", philosophe le jeune homme, resté sur le banc de touche.