Salah Abdeslam arrêté et relâché à Cambrai après les attentats de Paris : un député belge donne une nouvelle version des faits

Un député belge affirme que les gendarmes français ont appelé un peu tard les services après l'arrestation de Salah Abedeslam près de Cambrai au lendemain des attentats de Paris. Une "erreur" potentielle qui aurait pu permettre l'arrestation rapide du terroriste.

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La gendarmerie française a-t-elle contacté les services de police belges au sujet de Salah Abdeslam le 14 novembre 2015, au lendemain des attentats de Paris ? Un député belge relance la polémique ce mardi. Interrogé par Bel RTL, il affirme que les services belges n'ont été interrogés qu'après sa "libération" suite à un contrôle à Cambrai. Ce qui conteredit la version jusqu'ici "officielle". 

Reprenons les faits. Le 14 novembre, Salah Abdeslam, revient de Paris, au lendemain des attentats auxquels il a participé. Il est accaompagné de Mohamed Amri, 27 ans et Hamza Attou, 20 ans, venus spécialement de Belgique pour l'exfiltrer. Au péage de Thun-l'Evêque (près de Cambrai), il est interpellé par la gendarmerie. Il donne son adresse belge, répond aux questions des gendarmes. Il n'est pas fiché en France mais les gendarmes constatent qu'il a été inscrit par les autorités belges dans un fichier européen, le Système d'information Schengen (SIS II) pour des faits de droit commun. Sa radicalisation n'est pas signalée dans le fichier. Selon un rapport parlementaire français, les services de renseignement belges, qui avaient connaissance de la radicalisation de Salah Abdeslam, n'avaient pas rentré cette information dans la base de données consultée par les gendarmes français.

Les gendarmes n'ont rien à lui reprocher. Ils laissent repartir la voiture avec Salah Abdeslam à l'intérieur. 

"Ils arrêtent Salah Abdeslam à 9h10, à 9h40 il le libère. À 9h44, ils interrogent les services belges."

"A 9 h 10, leur voiture est contrôlée à Cambrai, dans le Nord, écrit par exemple Le Monde en mars 2016. Abdeslam est connu des autorités belges pour une tentative de départ avortée vers la Syrie à l’été 2015, mais son signalement n’a pas été transmis à la police française."

La version du député CDH Georges Dallemagne est différente : "Je veux couper les ailes à un canard, parce que j'ai eu des informations. Notamment de source française, qui montre qu'en réalité lorsque Salah Abdeslam est remonté de Paris après l'attentat du 13 novembre, qu'il a été arrêté à Cambrai par la gendarmerie… En fait, la gendarmerie française l'a libéré avant d'interroger les services belges. On nous avait reproché, en France, d'avoir tardé dans la réponse au service de police français. En fait la réalité est tout à fait différente. Les Français ont relâché Salah Abdeslam avant même de nous avoir interrogés." Et le député donne des heures précises : "La ligne du temps est celle-ci: ils arrêtent Salah Abdeslam à 9h10, à 9h40 il le libère. À 9h44, ils interrogent les services belges. Et ils réagissent très rapidement puisqu'à 10h ils appellent leurs collègues français en leur disant "Vous devez l'arrêter, c'est un terroriste". Mais à ce moment-là, Salah Abdeslam a déjà été libéré par les Français." C'est le début de la cavale pour Salah Abdeslam. Il sera interpellé à Molenbeek le vendredi 18 mars, soit 4 mois après ce contrôle raté. 

Cette version des faits est aussi une réponse aux accusations répétées de laxisme contre la police belge. Le député Dallemagne estime que les gendarmes français auraient appeler les services belges avant de laisser repartir Salah Abdeslam et ses complices.

"Les gendarmes français ont respecté la procédure habituelle, ils ont même fait du zèle, quelques heures après les attentats, en le gardant plus longtemps qu'à l'ordinaire", avait expliqué en juillet 2016, le député socialiste Sébastien Pietrasanta, rapporteur de la commission parlementaire qui affirmait que la police belge avait mis une heure à informer les Français de la possible dangerosité d'Abdeslam. "Mais alors que Salah Abdeslam était connu des services belges comme appartenant à la mouvance jihadiste, pour quelle raison cette information ne figurait pas dans le fichier".

Ce fichier a-t-il vraiment été interrogé à ce moment-là ? Désormais, deux vérités, de chaque côté de la frontière, s'affontent. 
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