L’Etat a dévoilé ce vendredi son plan de financement santé pour les Hauts-de-France dans le cadre du Ségur : 1,4 milliards d’euros d’ici 2030 pour améliorer l’offre de soin dans le territoire.
"Historique", c’est le mot fort employé vendredi 19 novembre par le professeur Benoit Vallet, directeur général de l’Agence régionale de santé des Hauts-de-France (ARS HdF), pour décrire le plan d’investissements prévu par le Ségur de la santé pour le territoire. "Jamais notre région n’a connu une telle mobilisation de moyens financiers en faveur de nos hôpitaux et structures de soins", poursuit le spécialiste.
Durant les dix prochaines années, 1,4 milliard d’euros seront investis dans les établissements de santé du Nord, du Pas-de-Calais et de la Picardie, afin d’améliorer l’offre de soins ainsi que les conditions de vie des professionnels du secteur. Parmi ce financement massif : 1,17 milliard d’euros soutiendront les projets qui n’avaient pu être subventionnés jusqu’alors, 135,5 millions d’euros seront investis dans des équipements et du matériel et 107 millions d’euros dans les Ehpad. Pour rappel, le Ségur prévoit 19 milliards d’euros d’investissement pour tout le système de santé français.
L’Agence régionale de santé à la barre
Aux commandes cette fois, non pas les services généraux de l’Etat mais bien l’ARS HdF, chargée avec les professionnels de santé, les collectivités et les élus, de superviser la bonne application de ce plan dans les sept zones qu’elle a elle-même imaginé pour la région. Sept secteurs bien distincts, définis selon les rayons d’attractivité des établissements et les bassins de vie, regroupant ainsi des acteurs qui ont l’habitude de travailler ensemble.
Des Comités opérationnels territoriaux de l’investissement en santé (COTIS) ont par ailleurs été créés dans chacun de ces sept territoires pour suivre étape par étape la mise en œuvre des différents projets.
Restructuration des CHU et des Ehpad
Parmi les gros projets soutenus dans les Hauts-de-France, on compte notamment la restructuration des CHU lillois (Nord) Roger Salengro et Jeanne de Flandre. Pour le premier, une modernisation complète des équipements ainsi qu’une extension du plateau ambulatoire à l’ensemble des spécialités. Pour le deuxième, un regroupement de toutes les activités pédiatriques sur le site, incluant un plateau technique dédié à l’enfant ainsi qu’une filière de soins complète en cardiologie infantile. Des travaux estimés à 200 millions d’euros.
Dans la zone Artois Ternois Douaisis, les Ehpad d’Écaillon (Nord) et de Sailly-sur-la-Lys (Pas-de-Calais) bénéficieront d’une aide respective de 2 et 1,8 millions d’euros.
Pour Écaillon, l’Ehpad Le Château sera entièrement reconstruit sur un autre site, plus grand, de la ville voisine d’Auberchicourt. Il comptera en outre une résidence autonomie, une micro-crèche, une conciergerie et une épicerie solidaire. A Sailly-sur-la-Lys, les travaux de modernisation permettront avant tout aux Près de Lys de s’aligner sur les nouvelles techniques et sécuritaires.
Enfin dans l’Oise, le site hospitalier de Creil pourra quant à lui poursuivre les travaux de rénovation entrepris il y a quelques années grâce à une enveloppe de 73,5 millions d’euros. Au programme, le transfert d’une partie des unités d’hospitalisation dans un nouveau bâtiment, la modernisation du bloc opératoire et l’agencement d’un nouveau pôle ambulatoire.