Delphine Damis-Fricourt, qui souhaitait porter une candidature de rassemblement de la gauche aux élections sénatoriales dans la Somme, s'est retirée, ce dimanche 13 septembre. Tour d’horizon du paysage politique picard à dix jours du scrutin qui aura lieu le 27 septembre 2020.
La course touche presque à sa fin. Depuis début juillet, les candidatures et expressions de volonté de réélections se sont succédées, tout comme les surprises de dernière minute. La deuxième série des élections sénatoriales doit se tenir le 27 septembre 2020. Si l’Oise a déjà ses sénateurs depuis 2017 et la tenue de la première série, c’est au tour de la Somme et de l’Aisne de trouver leurs nouveaux élus.
Dans la Somme, pas moins de sept listes
C'est dans la Somme que la bataille devrait être la plus disputée, avec pas moins de sept listes engagées dans la course. Jérôme Bignon (LIRT), Daniel Dubois (UDI) et Christian Manable (PS), les sénateurs sortants, ayant décidé de ne pas se représenter, trois sièges sont à pourvoir au Palais du Luxembourg.Et c'est Laurent Somon, président du département de la Somme, qui a été le premier à dégainer en annonçant sa candidature dès le vendredi 24 juillet au matin, aux couleurs des Républicains.
Face à lui, Rémi Cardon a officialisé sa candidature mercredi 29 juillet. Le jeune conseiller municipal de la ville de Camon de 26 ans, fils de Didier Cardon, élu d’opposition à la mairie d’Amiens, guidera la liste "La Somme a de l'avenir". Une liste qui revendique émaner du "rassemblement de forces de gauche", explique-t-il dans un communiqué. Il est soutenu par le sénateur sortant, Christian Manable et mise sur "le renouvellement en associant la jeunesse à l’expérience".
Un troisième candidat s'est manifesté vendredi 31 juillet. Il s'agit de l'ancien maire d'Albert, Stéphane Demilly. Le député UDI de la 5e circonscription de la Somme mènera la liste "Une somme d'énergies". Une liste qu'il présente dans un communiqué comme composée d'élus "de terrain, connus et reconnus pour leur expérience et leur travail" et représentatifs de "la diversité des territoires de notre département".
Depuis, quatre nouvelles listes ont émergé, portant à sept le chiffre officiel de candidatures. Il faudra notamment compter sur une liste Divers centre, incarnée par Benoît Mercuzot, ancien maire (UMP) de Dury et actuel vice-président aux finances d'Amiens Métropole. Également en lice : Patricia Chagnon, conseillère municipale à Abbeville et conseillère régionale, qui représentera le Rassemblement national.
Enfin, deux candidatures supplémentaires ont été déposées. La première émane du mouvement anti-éolien samarien et sera portée par Jean-Marie Desachy, habitant de Lamaronde et déjà candidat aux législatives de 2012. La seconde est plus énigmatique puisqu'elle a été enregistrée sous l'étiquette Divers et que sa tête de liste, Patrice Boucher, n'a pour l'heure effectué aucune annonce.
Delphine Damis-Fricourt, qui s'était lancée dans la bataille le lundi 3 août, s'est finalement retirée, ce dimanche 13 septembre, pour "ne pas créer une division qui aurait signifié [l']élimination collective [de la gauche]". La conseillère départementale (Génération.s) de Gamaches a déploré dans un post Facebook que "la représentation des femmes soit à ce point marginale dans cette élection", laissant "la seule extrême droite présenter une femme en tête de sa liste". L'élue assure qu'elle poursuivra son engagement au sein de l'assemblée départementale, pour "porter la voix de celles et ceux qui sont si souvent exclus du débat politique".
Dans l’Aisne, Daudigny laisse la place
Dans les colonnes de l’Union, Yves Daudigny (PS) a confié au début du mois de juillet ne pas être candidat à sa succession, appuyant qu’il ne voulait pas "tenter le mandat de trop". Ce dernier avait été élu pour la première fois en septembre 2008. La volonté du duo Les Républicains composé de Pascale Gruny et Antoine Lefèvre est toute autre. Au-delà d’aspirer à une réélection, ils espéraient pouvoir former un trio avec Pierre-Jean Verzelen, sous l'étiquette d'union de la droite. Le président de l’Union des maires de l’Aisne s'est finalement décidé pour une liste divers droite.De l'autre côté de l'échiquier politique, Jean-Jacques Thomas portera une candidature divers gauche. Maire d'Hirson réélu en mars 2020 et président de la communauté de communes des Trois Rivières, il a reçu ces derniers jours le soutien du président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner.
Une liste Rassemblement national sera en outre incarnée par Nicolas Bertin, maire d'Ambrief et conseiller régional membre de la commission agriculture. Enfin, bien décidés à peser dans les débats des sénatoriales, les anti-éoliens seront également présents dans l'Aisne, sous la candidature d'Étienne Coupain et de sa liste Désastre éolien.
Notre reportage sur les sénatoriales dans l'Aisne par Rémi Vivenot, Jérôme Arrignon et Nathalie Perrin :
Dans l’Oise, les jeux sont faits
Dans l'Oise, il n'y a rien d'autre à faire que de s'installer et d'observer ce qu'il se passe ailleurs. En effet, en septembre 2017, 170 sénateurs avaient d’ores et déjà été élus, y compris ceux de l'Oise. La droite avait alors été fortement plébiscitée.Les quatre sénateurs du département sont les conseillers départementaux Edouard Courtial (LR), Olivier Paccaud (LR), Jérôme Bascher (LR) - qui a pris la place de Nadège Lefebvre devenue présidente du conseil départementale de l'Oise - et Laurence Rossignol (PS), sénatrice sortante et ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes sous François Hollande.