Six migrants montés à bord d'un ferry à Calais condamnés à un mois ferme

Six migrants, de nationalité afghane, soudanaise et syrienne, ont été condamnés lundi à un mois de prison ferme pour être montés "frauduleusement à bord d'un navire" fin janvier à Calais, un jugement conforme aux réquisitions du procureur de Boulogne-sur-Mer.

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Deux autres Français, sympathisants des migrants mais qui ont refusé de se voir qualifiés de "No Border", ont été condamnés à 300 euros d'amende avec sursis pour l'un et 300 euros d'amende dont 150 avec sursis pour l'autre, "pour pénétration à bord d'un navire sans billet et sans autorisation", le chef "d'aide apportée au passager clandestin d'un navire" ayant été requalifié par le tribunal. A l'annonce du délibéré, des cris "Solidarité avec les réfugiés!" ont éclaté dans la salle d'audience.

Les six migrants avaient été écroués à l'issue de leur comparution immédiate le 25 janvier et devraient donc être bientôt libres. Le 23 janvier, lors d'une manifestation regroupant des migrants et des manifestants venus de plusieurs pays européens, entre 200 et 300 personnes s'étaient introduits dans le port. Une cinquantaine de personnes avaient pu monter à bord d'un ferry, ce qui constituait une première. Cette intrusion massive dans le "Spirit of Britain" de P&O avait eu un fort retentissement et relancé le débat sur les moyens de prémunir le port, poumon économique de la zone, contre l'insécurité. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait promis "la totale fermeté de l'Etat" contre les incidents de ce genre.

"Tout a été prévu pour que le port soit envahi"

Lundi, l'audience, qui a duré près de trois heures avec la présence des parties civiles (P&O ainsi que le port de Calais), s'est déroulée dans une ambiance souvent électrique, où étaient présents de nombreux sympathisants des migrants ainsi qu'une dizaine de policiers armés de pistolets et munis de gilets pare-balles. Les six migrants, âgés d'une trentaine d'années, ont souvent plus balbutié qu'expliqué véritablement le sens de leur action, la plupart expliquant avoir seulement suivi le mouvement de foule, bien conscients que le bateau ne pourrait pas partir dans ces conditions et regagner l'Angleterre.

Selon le ministère public, en revanche, se basant notamment sur le PV d'un mineur interpellé, il y a bien eu un "complot" ourdi dans la "jungle" pour envahir le port et monter dans le ferry. "Tout a été prévu pour que le port soit envahi. Quand les migrants montent sur ce ferry, c'est avec l'intention de passer en Angleterre", a estimé Jean-Pierre Valensi, procureur de Boulogne.

Pas d'appel

Faux, a rétorqué la défense, "ils ont suivi un effet de foule, ils ne se sont jamais dits +on va aller en Angleterre+ avec ce bateau", a expliqué Me Emilie Leschaeve. Les deux Français, originaires de Cholet et du Vaucluse, se sont eux présentés comme des défenseurs des migrants, l'un vivant dans la "Jungle" "pour se sentir utile", l'autre s'occupant d'améliorer le quotidien des clandestins au camp de Grande-Synthe (Nord), près de Dunkerque. A la sortie de la salle d'audience, l'autre avocat des migrants, Me Arnaud Leroy, a évoqué une peine "d'apaisement".

"Le tribunal a considéré malgré tout que les migrants avaient comme objectif d'aller en Grande-Bretagne en allant sur ce bateau. Il y aurait pu avoir une peine plus lourde. Il n'y a pas de raison d'interjeter l'appel", a-t-il dit.
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