Depuis la fin de l'année 2022, l'école élémentaire Picardie à Abbeville dispose d'un Fablab où les élèves peuvent concevoir et fabriquer leurs propres objets. Un projet qui n'existe que par la bonne volonté des enseignants et qui remporte un vif succès auprès des élèves.
On se croirait presque dans un atelier. Tandis que les uns découpent, les autres cousent. À l'école élémentaire Picardie d'Abbeville, une salle de classe a été transformée en Fablab, un laboratoire de fabrique. Tout moyen est bon pour mener à bien son projet : "On prend les mesures et après, on fabrique", "On a appris à utiliser la machine à coudre, l'imprimante. On sait comment faire une équerre ou une fleur en 3D maintenant"...
Les élèves font donc de la couture, du découpage ou encore de l'informatique. Pour les aider, des référents périscolaires et des bénévoles viennent prêter main forte. Parmi eux, Yvonne Kobsch. Elle encourage les jeunes avec des mots réconfortants. "Les enfants sont plus que motivés. [...] Par exemple, là, je leur apprends à aller bien droit avec la machine à coudre."
L'école élémentaire Picardie est située en REP, réseau d'éducation prioritaire. Avec ce laboratoire, le rapport à l'enseignement est différent. "Ce Fablab pour mon école, ça représente une chance pour les élèves d'apprendre différemment. Ces outils vont leur permettre de trouver une place dans la société. C'est notre but de les amener à se projeter dans l'avenir", insiste Sandrine Berton, directrice de l'école élémentaire Picardie.
"Ils font des mathématiques sans s’en rendre compte"
Autre constat, l'évolution positive dans l'acquisition des compétences : "Ils apprennent autrement, surtout les enfants qui ont, parfois, des difficultés scolaires. Là, ils font des mathématiques sans s'en rendre compte. Ils font de la lecture sans s'en rendre compte. [...] Je vois notamment des évolutions en mathématiques parce qu'ils réutilisent les notions qu'on a vues en classe."
Le projet de Fablab a été validé, mais pas financé par l'Éducation nationale. Il appartient aujourd'hui à l’école grâce à un don de la MAE, une mutuelle solidaire. "Il fallait acheter les outils, l'imprimante 3D, des machines à coudre, la découpeuse et après, il faut aussi des matériaux. Ça représente à peu près entre 1 500 et 2 000 euros. [...] Maintenant, il ne reste plus qu'à inventer grâce au Fablab", s'enthousiasme Sandrine Berton.
Ouvert fin 2022, le Fablab n'en est qu'à ses balbutiements, mais les élèves, eux, ne manquent pas de projets. Dans les prochains mois, les enfants espèrent créer un jeu de société.