Une jeune Amiénoise a lancé des appels sur les réseaux sociaux et collé des affiches dans la ville pour retrouver Vaillant, son animal domestique... Un pigeon qu'elle a apprivoisé après que sa mère l'ait abandonné sur son balcon.
"Je passe mes journées à mettre des affiches partout, je m'y suis vraiment attachée..." Marie Traulle, 28 ans, vit avec une boule au ventre depuis plusieurs jours. Elle a perdu l'animal de compagnie qui partageait son quotidien depuis deux mois : Vaillant, un pigeon apprivoisé. Depuis le 29 juillet, il n'est plus rentré chez elle. Un comportement inhabituel pour Vaillant qui n'avait encore jamais quitté le domicile. Il a été aperçu par plusieurs riverains ce jour-là, mais sa trace a ensuite été perdue.
La jeune Amiénoise a donc passé des annonces sur les réseaux sociaux et son histoire a touché de nombreuses personnes. "J'ai reçu beaucoup de messages de soutien, j'étais agréablement surprise, je pensais que les gens se diraient que c'est juste un pigeon, qu'on s'en fiche", explique-t-elle. Pourtant, si vous aviez dit à Marie il y a encore quelques semaines qu'elle partagerait ses journées avec un pigeon, elle ne vous aurait sûrement pas cru. "J'adore les animaux, mais je n'ai jamais été très fan des oiseaux. Je ne savais pas qu'on pouvait s'y attacher autant", confie-t-elle.
"Une grande histoire d'amour"
C'est le hasard qui a mis Vaillant sur son chemin. "Un pigeon avait pondu deux œufs sur le balcon de mon ancien appartement, l'un des petits est mort, et la mère ne venait plus nourrir l'autre. Au début, je mettais juste des graines, pour voir si sa mère reviendrait, mais elle n'est jamais revenue. J'avais peur qu'il meurt aussi, c'était un tout petit poussin... Donc quand j'ai déménagé, je l'ai pris avec moi dans un petit carton, et une grande histoire d'amour a démarré !"
Dés lors, l'oisillon ne la quitte plus. Il s'attache à elle comme à une mère. "Il me suivait partout, il venait avec moi sous la douche, il restait sur mon épaule quand je cuisinais et venait près de moi le matin en attendant que je me réveille." Au bout d'un mois, elle l'emmène chez le vétérinaire pour un contrôle et apprend qu'il s'agit d'un mâle en parfaite santé. Ne s'agissant pas d'un pigeon ramier, rien ne lui interdit de le garder. "Le vétérinaire a fait un test, il l'a un peu retourné dans tous les sens pour le désorienter, a écarté ses ailes, sans lui faire mal, juste pour le bousculer un peu et voir quelle serait sa réaction. Juste après, il a couru vers moi pour se loger contre mon ventre, et le vétérinaire m'a dit que c'était comme si j'étais sa maman."
L'oiseau a pu être désorienté par la pluie
Alors forcément, la disparition de Vaillant a bouleversé Marie. "Je suis très inquiète, je culpabilise, j'espère qu'il ne lui est rien arrivé." Elle est partie en vacances une semaine et l'a laissé dans le jardin. "C'était hors de question pour moi de l'enfermer dans l'appartement ou de le mettre en cage. mes parents venaient le nourrir tous les jours, mais le cinquième jour, ma mère ne l'a plus trouvé. Au début je ne me suis pas inquiétée, mais les jours suivants, il n'est pas revenu."
Elle a donc lancé des avis de recherche, et découvert que le jour de sa disparition, il était entré dans un tabac à deux kilomètres de son domicile de la route de Rouen. C'est le gérant qui l'a appelée pour la prévenir. "C'était son premier grand vol. Dans le tabac, il est resté sur le comptoir près des cigarettes, les gens étaient surpris, car les pigeons ne sont pas proches de l'humain d'habitude." D'après les appels reçus par Marie, l'oiseau, identifiable à la bague rouge autour de sa patte gauche, aurait ensuite été aperçu deux fois ce même jour.
"Une dame l'a vu se poser sur son balcon, puis un monsieur qui faisait de la course à pied près du magasin O'Tera, pas loin de chez moi, l'a vu aussi. Il dit que le pigeon avait l'air épuisé et qu'il se mettait devant lui comme pour lui dire de faire demi-tour, pour retrouver la maison." Marie a consulté plusieurs spécialistes des oiseaux pour savoir à quoi s'attendre. "Les colombophiles m'ont dit qu'il était probablement à ma recherche, parce qu'il est trop jeune pour avoir voulu prendre son envol. Il n'a pas atteint sa maturité sexuelle donc il n'est pas parti à la recherche d'une femelle. Ils m'ont dit que les jours de pluie faisaient perdre leurs repères aux pigeons, il ne sait sûrement plus comment rentrer."
Elle espère qu'il a trouvé refuge auprès d'humains qui ont pris soin de lui, sans savoir qu'elle était à sa recherche. Et demande aux Amiénois de rester vigilants, à la recherche de la petite bague rouge sur la patte des pigeons croisés dans la ville. Si vous l'apercevez, vous pouvez contacter Marie à l'adresse mail suivante : marietraulle@live.fr