En pleine nuit, brocanteurs et acheteurs étaient déjà présents dès 5 heures du matin à la réderie d'Amiens ce dimanche 1er octobre. Venus de Pau, Maubeuge ou encore des Pays-Bas et d'Angleterre, les visiteurs sont encore nombreux cette année.
Comme chaque année, la réderie d'Amiens attire des dizaines de milliers de personnes venues chiner et trouver la perle rare.
Pour l'édition d'automne qui se tient le dimanche 1er octobre, le public semble être encore plus nombreux et ce, dès 5 heures du matin. Beaucoup ont fait un long trajet pour venir... parfois même depuis d'autres pays.
Des visiteurs venus de loin
C'est le cas d'Andrea Winkle, marchande de profession, venue directement d'Angleterre. "Je suis arrivée hier et on a commencé à visiter à une heure du matin", explique-t-elle. Elle vient souvent à la réderie, car elle sait qu'elle pourra trouver son bonheur : "il y a des marchands qui ont des choses que j'aime", notamment des objets de "style fermier et primitif". Mais elle ne se limite pas qu'à cela et aime se laisser surprendre.
Cette journée est importante pour elle. "Il y a beaucoup de marchands, beaucoup de choses qu'on peut acheter, de nombreux kilomètres à marcher et vous trouvez de tout", se réjouit-elle. Andrea Winkle note cependant qu'il "devient un peu plus difficile de trouver de belles choses aujourd'hui, ou bien les prix sont trop hauts pour la revente". La marchande revend en Angleterre des objets chinés à Amiens, mais garde aussi des souvenirs.
Une autre brocanteuse ne vient pas d'un pays étranger, mais de Pau... à plus de 900 kilomètres d'Amiens ! "C'est une expérience, on a voulu essayer", lance-t-elle. Elle a l'habitude de faire des brocantes avec moins de monde. "Là, c'est 2 000 exposants et plus de 80 000 visiteurs, c'est intéressant". Elle rappelle qu'il s'agit de la deuxième brocante la plus importante après la Braderie de Lille, au niveau national.
Ça vaut le coup de faire la route de Pau à Amiens, ça ne nous fait pas peur.
Une brocanteuse
De son côté, une acheteuse venue tout droit des Pays-Bas est arrivée la veille. Elle s'est dite déçue au départ "parce que tout était super cher". Mais elle a finalement trouvé son bonheur quelques heures après. "C'est ma première fois à Amiens, j'en ai entendu parler par une collègue des Pays-Bas qui sera là aussi", indique-t-elle.
"C'est un bon démarrage cette année"
Comme l'acheteuse néerlandaise, beaucoup sont venus la veille pour profiter des bonnes affaires avant tout le monde ou d'installer son stand. C'est le cas de Jean-Hugues Delcourt, brocanteur au Couloir des temps à Maubeuge (Nord). "On est arrivé hier soir. On a un grand magasin de 500 m² de brocante. On a fermé le magasin à 17 heures, on s'est douché, on est monté dans le camion et on est arrivé, malgré les encombrements, vers 21 heures hier soir".
Lui et ses collègues ont eu le temps de tout mettre en place. Jean-Hugues Delcourt constate que "ça chine pas mal, ça tourne, il y a beaucoup de gens qui passent". En termes de vente, "c'est un bon démarrage cette année, ça fait plaisir".
Un acheteur, quant à lui, a aussi eu le courage de se déplacer à 5 heures du matin en plein dimanche. Cela faisait longtemps qu'il n'était pas venu. "La météo joue, c'est décisif", souligne-t-il. "On sait déjà que les exposants vont être là donc ça va être une belle brocante, c'est sûr". Il ne sait pas ce qu'il compte acheter et vient "comme ça" pour "repérer" et se promener, sans rien de bien précis en tête.
"La réderie est quand même bien remplie"
Toujours ce dimanche matin, à l'aube, Xavier Héripré, président de l'association à l'origine de la réderie d'automne, constate que celle-ci est "bien remplie cette année, c'est vraiment une des plus belles qu'on a vues depuis au moins trois, quatre ans".
Si la météo a joué, c'est une nouveauté qui a attiré plus de monde : les professionnels peuvent venir avec leur camion dans une zone bien particulière. "Les camions ont toujours été interdits, mais c'était plus ou moins toléré sur la réderie. Après les attentats, là, ils ont été complètement interdits", rappelle-t-il.
Malheureusement, cette interdiction a fait fuir des brocanteurs qui venaient avec de beaux meubles et qui devaient parfois les laisser dans des camions éloignés en cas d'intempéries. Les allers et retours n'étaient pas pratiques. "Je pense qu'il y aura une extension des zones de camion dans les prochaines années, révèle Xavier Héripré. On sera obligés si on veut revoir beaucoup de brocanteurs, surtout les étrangers qui viennent vendre", comme les Belges et les Néerlandais.
Il faut savoir qu’ils ont fait beaucoup de kilomètres. Ils ne peuvent pas se permettre de perdre de la marchandise s’il y a du mauvais temps. Bien sûr, aujourd'hui, ce n'est pas le cas, il y a du beau temps.
Xavier Héripré, président de l’association à l’origine de la réderie d’automne
Cette réderie, créée en 1909, est devenue une institution dans le monde des brocanteurs et des chineurs. Au-delà des Européens venus des pays limitrophes, on retrouve aussi des acheteurs américains ou encore chinois.
Il s'agit du deuxième évènement de ce type en France en termes de fréquentation après la fameuse braderie de Lille.
Avec Gontran Giraudeau / FTV