Mercredi 13 janvier, à 11h, un homme armé d'un couteau s'était introduit dans le commissariat d'Amiens, rue des otages et avait agressé un policier. Son audition a permis d'éclaircir ses motivations et d'écarter toute dimension religieuse de son acte.
"Le mis en cause [...] a expliqué [...] qu'il voulait mettre fin à ses jours. Ne trouvant pas de solution, il aurait alors décidé de s'attaquer à un commissariat pour contraindre les policiers à lui tirer dessus". C'est donc vers la piste du geste d'un homme dépressif et désespéré que le procureur de la République d'Amiens oriente l'enquête concernant l'agression au couteau survenue au commissariat d'Amiens en milieu de semaine.
Un casier vierge
Mercredi 13 janvier, vers 11h, un homme a pénétré dans le commissariat armé d'un couteau. Il a pointé son arme vers le policier qui lui avait ouvert la porte. C'est ce policier qui a désarmé l'individu en l'empoignant. Ce ressortissant algérien âgé de 44 ans, arrivé en France avec un visa long séjour étudiant, vivait à Amiens depuis plusieurs années en foyer. Il n'est pas connu de la police ni de la justice.
"Découvert en possession d'un médicament anxiolytique, il a été décrit par les personnes l'ayant côtoyé ces dernières semaines comme dépressif. Il était suivi par un psychologue", précise le Parquet. L'homme se sentait "désespéré, en raison de sa solitude et de l'éloignement de sa famille qui vit en Algérie."
Pas de signes de radicalisation religieuse
Lors de son audition, il a reconnu les faits mais a nié avoir vouloir tuer un policier ou "mourir en martyr", contestant toute dimension religieuse ou fanatique à son acte. Selon le procureur, la perquisition à son domicile, l'examen de son téléphone portable et les auditions des témoins n'accréditent pas la thèse d'une radicalisation religieuse.
Le policier agressé n'est pas sûr de l'avoir entendu crier "Allahou Akbar". Un de ses collègues assure avoir entendu ces mots. Mais d'autres témoins plus directs de l'agression ne confirment pas cette information. Ce qu'il réfute, sans pour autant se souvenir de ce qu'il avait dit précisément.
L'homme a été mis en examen pour violences avec arme, avec préméditation et sur personne dépositaire de l'autorité publique. Il sera jugé le 10 février, le temps de réaliser une expertise psychologique et d'avoir les résultats de l'examen toxicologique. Il encourt 7 ans d'emprisonnement et une interdiction du territoire.