Élus et associations continuent de se mobiliser contre le projet d'implantation d'éoliennes à proximité du Mémorial australien de Villers-Bretonneux. Une initiative qui préoccupe également les médias australiens présents dans la Somme pour couvrir la manifestation qui avait lieu jeudi 2 septembre.
Plus aucun recours n'est possible désormais. Le projet d'un parc éolien près du Mémorial australien de Villers-Bretonneux dans la Somme verra bien le jour après 6 ans de bataille juridique.
La cour administrative d'appel de Douai a émis un avis favorable pour l'implantation de 8 éoliennes au printemps dernier. Seule Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique pouvait encore s’y opposer et lancer une ultime action en Conseil d’Etat. Malgré cette décision, les associations et élus locaux continuent de se mobiliser, notamment jeudi 2 septembre lors d'une manifestation sur le site où l'implantation est prévue. Manifestation durant laquelle, la télévision australienne était présente.
"Tout le monde en Australie connaît Villers-Bretonneux"
Il faut dire que le projet d'éoliennes fait parler de lui bien au-delà des frontières de la Picardie. Le Mémorial australien accueille les sépultures de plus de 2 100 soldats tombés au combat en 1918 pour libérer Villers-Bretonneux et empêcher les Allemands d'avancer vers Amiens.
De l'autre côté du globe, on toise donc les éoliennes d'un mauvais œil. "Lorsque les Australiens parviennent jusqu'en France, ils viennent ici pour se remémorer le sacrifice de milliers d'entre eux qui ont péri sur le front de l'Ouest, si loin de chez eux, pour libérer des villages comme Villers-Bretonneux, explique Hugh Whitfeld, chef du bureau européen pour Seven Network Australia. Cet endroit est un lieu sacré pour les Australiens, et beaucoup d'entre eux - notamment le gouvernement - sont opposés à l'implantation d'éoliennes ici."
Pour lui, les grandes hélices pourraient gâcher la solennité du lieu et la vue panoramique qu'il offre à ceux qui viennent se recueillir. "Tout le monde en Australie connaît Villers-Bretonneux et l'importance de l'Anzac Day, c'est bien pour cela que le gouvernement dépense beaucoup d'argent pour préserver des lieux comme celui-ci. La connexion est très forte, ajoute le journaliste. Je pense que beaucoup d'Australiens qui viendraient ici seraient déçus de voir quelque chose comme ça dans le paysage alors qu'il n'est pas en adéquation avec le Mémorial."
"Ce n'est pas juste un petit combat"
En plus des élus fortement mobilisés, le soutien australien est un atout supplémentaire pour le président de l'association "Contre vents et marchés" qui se bat contre le projet depuis plusieurs années. "Ce n'est pas juste un petit combat, une petite association pour quelques éoliennes à proximité de chez soi, ça va au-delà, affirme Nicolas Perney. C'est un département, une préfète, des élus locaux, des élus importants dont Xavier Bertrand (président de la Région Hauts-de-France nldr) et des Australiens très déçus du comportement politique français."
Pour lui, seule une action politique pourrait faire bouger les lignes, au plus haut sommet de l'État. Le cabinet de la ministre de l'Écologie estime n'avoir fait que suivre la décision de la cour administrative d'appel de Douai, mais affirme rester à l'écoute.