Condamné à 30 ans de prison pour viol et meurtre, Jacques Rançon de retour au tribunal pour son procès en appel

Un an après le procès en première instance, qui a abouti à une condamnation de 30 ans de réclusion criminelle, le procès en appel de Jacques Rançon pour le viol et le meurtre d'Isabelle Mesnage en 1986 s'ouvre lundi 20 juin.

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"C'est pas moi qui ai commis ce crime", assurait Jacques Rançon tout au long du procès en première instance qui s'est tenue en juin 2021 à Amiens. Jugé pour le meurtre et le viol d'Isabelle Mesnage, une informaticienne de 20 ans, en 1986, il a été condamné à 30 ans de prison avec une peine de sûreté de 20 ans. Des faits qu'il avait reconnus en juin 2019, avant de se rétracter quelques mois plus tard, dénonçant des pressions de la part des enquêteurs. 

Deux jours après le verdict, il interjetait appel. "Il est très déterminé à prouver son innocence", avait alors déclaré son avocat Me Xavier Capelet. Le procès en appel se tiendra donc du 20 au 24 juin 2022 à la cour d'appel de Laon. Quelle qu'en soit l'issue, Jacques Rançon ne sortira pas de prison tout de suite : il a également été condamné en 2018 à la réclusion criminelle à perpétuité, avec 22 ans de sûreté, pour le meurtre et le viol de deux autres jeunes femmes, qu'il ne conteste pas.

Un cold case rouvert après 35 ans 

Lors du premier procès, les avocats de la défense avaient pointé du doigt les défaillances de l'enquête de police lors de la découverte du corps. À l'époque d'ailleurs, les pistes suivies par les enquêteurs n'avaient pas abouti. Un non-lieu a été prononcé en 1992.

Ce n'est qu'en 2018, sur une intuition de Corinne Herrmann, spécialiste des "cold cases", que Jacques Rançon est soupçonné. L'avocate remarque des similitudes entre le meurtre d'Isabelle Mesnage et celui des deux autres jeunes femmes, notamment un détail glaçant : l'ablation des organes génitaux. Le dossier a donc été rouvert et les photos de l'époque réexaminées, mais d'après la défense, les conclusions des experts ne permettent pas de confirmer la culpabilité de Jacques Rançon. "C'est une expertise sur des photos qui datent de 1986, qui sont de qualité médiocre, avait rappelé Me Capelet lors du premier procès. Tous les experts que nous avons vus n'ont pas vu les corps, donc c'est une expertise qu'il faut appréhender avec prudence."

Un argument qui n'avait pas convaincu le parquet, ni les jurés à l'époque. 

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