Crise à l'hôpital psychiatrique Philippe Pinel d'Amiens : le directeur s'exprime

La grève s'enlise à l'hôpital psychiatrique Philippe Pinel, à Amiens. Une partie des personnels est en grève depuis le 15 juin. Au centre des revendications, le manque de personnels et de moyens. Pour la première fois, le directeur de l'hôpital a accepté de répondre à nos questions.

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La scène est devenue familière route de Paris à Amiens : les personnels de Pinel manifestent aux portes de leur hôpital. La goutte d'eau a été la fermeture d'un service, le quatrième en quatre ans. Mais certaines problématiques sont dénoncées depuis bien plus longtemps. C'est le cas notamment du manque de places, et la pénurie de soignants. 

Pour la première fois, la direction de l'établissement s'est exprimée, à l'occasion d'une conférence de presse donnée dans un hôtel du centre-ville. Selon elle, pas de coupes claires dans les effectifs, plutôt des "re-déploiements" de 21 postes, avec des équipes en renfort le jour et la nuit, ainsi que des cadres de santé présents en permanence. 
 
Le directeur Elio Melis, nommé de 2016, parle même de quelques embauches. "Dix postes d'infirmiers ont été créés. J'ai donné l'ordre que le recrutement se fasse en juillet, le plus vite possible." Anciennement à la tête du Centre hospitalier de Vire, en Normandie, Elio Melis a pour objectif de réduire le déficit chronique qui touche l'établissement.

C'est d'ailleurs chose faite, puisque le déficit est passé de 3,5 millions en 2015 à 1,781 millions en 2017. Seulement le retour à l'équilibre financier a un prix humain et est responsable, selon les syndicats, d'une véritable souffrance au travail. En l'espace de trois années, huit psychiatres ont claqué la porte. Selon Julie Cormier, psychiatre à mi-temps dans l'établissement, onze médecins comptent également quitter l'hôpital, "pas par choix mais par dépit", regrette-t-elle.
 
La direction appelle à la négociation. Mais les syndicats exigent d'abord une table ronde avec tous les acteurs du dossier, y compris les représentants de l'Etat. Chose qui n'est selon Elio Melis, pas de la prérogative du directeur mais des institutions.
 


 

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