Pour la première fois, la direction de l'établissement s'est exprimée, à l'occasion d'une conférence de presse donnée dans un hôtel du centre-ville. Selon elle, pas de coupes claires dans les effectifs, plutôt des "re-déploiements" de 21 postes, avec des équipes en renfort le jour et la nuit, ainsi que des cadres de santé présents en permanence.
Le directeur Elio Melis, nommé de 2016, parle même de quelques embauches. "Dix postes d'infirmiers ont été créés. J'ai donné l'ordre que le recrutement se fasse en juillet, le plus vite possible." Anciennement à la tête du Centre hospitalier de Vire, en Normandie, Elio Melis a pour objectif de réduire le déficit chronique qui touche l'établissement.
C'est d'ailleurs chose faite, puisque le déficit est passé de 3,5 millions en 2015 à 1,781 millions en 2017. Seulement le retour à l'équilibre financier a un prix humain et est responsable, selon les syndicats, d'une véritable souffrance au travail. En l'espace de trois années, huit psychiatres ont claqué la porte. Selon Julie Cormier, psychiatre à mi-temps dans l'établissement, onze médecins comptent également quitter l'hôpital, "pas par choix mais par dépit", regrette-t-elle.
La direction appelle à la négociation. Mais les syndicats exigent d'abord une table ronde avec tous les acteurs du dossier, y compris les représentants de l'Etat. Chose qui n'est selon Elio Melis, pas de la prérogative du directeur mais des institutions.
Le directeur de l'établissement s'exprime